La contraception est en progression en Algérie. Les chiffres le montrent. Aujourd'hui, 62% des Algériennes en âge de procréer utilisent une méthode contraceptive, contre 7% durant les années 60, a révélé hier le docteur Nacera Keddad, directrice de la population au ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière. Elle intervenait lors d'une rencontre organisée à Riad El Feth, à l'occasion de la célébration de la première Journée mondiale de la contraception en Algérie. Pour la première fois, en effet, notre pays accueille cet événement de portée mondiale, sponsorisé par le laboratoire Bayer, sous le slogan «la contraception, c'est mon choix». Choisir implique d'être informé, d'où l'importance de cette journée qui se veut avant tout une campagne d'information et de sensibilisation à destination de toutes les femmes désireuses d'être mieux informées sur ce sujet et les différentes méthodes de contraception, mais encore faut-il y avoir accès. Le docteur Keddad a souligné que la pilule reste pour les Algériennes l'un des moyens favoris de contraception avec un taux d'utilisation de 45,9% ; en revanche, le stérilet est en chute avec 2,3% seulement et ce, malgré les campagnes d'information sur cette méthode contraceptive qui n'est pas très prisée chez les Algériennes. La directrice de la population a rappelé que la pilule est distribuée gratuitement dans toutes les structures publiques et qu'elle est remboursée à 100% pour les femmes qui l'achètent en pharmacie. S'agissant de la pilule du lendemain, elle a précisé qu'elle était disponible dans le cadre du planning familial. Le docteur Keddad indiquera en outre que 400 millions de dinars sont alloués chaque année par la loi de finances pour l'achat de la pilule. Elle a évoqué de nouvelles méthodes contraceptives comme le patch, l'anneau vaginal qui, dit-elle, ne sont pas encore disponibles mais qui sont en voie de l'être. Dans ce sens, des journées de formation sur ces moyens contraceptifs ont été lancés en direction des professeurs d'enseignement paramédical qui seront eux-mêmes chargés de former les sages-femmes. Notons que 38% des grossesses dans le monde sont non désirées, dont la moitié débouche sur un avortement. De nombreux spécialistes ont pris part à cette rencontre, dont le professeur en gynécologie, M. Kabouya, président de l'Association algérienne de planification familiale. A. B.