Vous êtes à votre deuxième salon de la pierre et du marbre. Constatez-vous déjà des effets bénéfiques sur la promotion de ces matériaux ? Les effets bénéfiques sont comme vous le constatez perceptibles sur l'organisation du salon lui-même et sur le nombre de participants en nette augmentation. L'aspect animation est également mieux pris en charge à travers notamment les journées techniques qui permettent de mieux saisir l'importance des enjeux économiques de la pierre et du marbre, mais également les implications architecturales, urbanistiques et sociales. La pierre est un matériau de qualités variées, dont regorge le sol algérien. Elle ne demande qu'à être exploitée. Nous avons constaté un regain d'intérêt, aussi bien pour ce qui est des goûts que de l'esthétique. Ceux qui étaient branchés sur le marbre blanc tendent à s'intéresser aujourd'hui beaucoup plus sur d'autres marbres de couleurs et les pierres, et cela est un très bon signe. Il faut que les producteurs s'adaptent à ces nouvelles exigences de marché. La pierre comme le marbre restent des matériaux de construction très chers et leur mise en œuvre très lente. L'industrialisation de l'extraction et de la taille de ces matériaux est indispensable si on veut que les prix baissent significativement. Effectivement, pour démocratiser le revêtement en pierre et en marbre des murs et des sols, il faut passer obligatoirement par un processus d'industrialisation. L'expérience de ces deux dernières années a permis d'industrialiser les chaînes de production de pierre mais notre société a pu mettre sur le marché des pierres de taille à 550 DA le mètre carré. Les coûts de production ont baissé dans un rapport de 1 à 3, ce qui n'est pas rien. La promotion de la pierre et du marbre a également besoin d'un soutien de l'Etat, aussi bien pour encourager leur production que leur emploi dans des programmes d'habitat et d'équipements publics. L'Etat doit intervenir à plusieurs niveaux. Non seulement au niveau des cahiers des charges qui doivent fixer aux constructeurs un usage plus important de la pierre et du marbre, notamment dans les localités où ils sont disponibles, mais aussi au niveau de la fiscalité et de la protection douanière. Nous n'insisterons jamais assez sur le levier communication que doivent notamment mettre en œuvre l'Etat et ses institutions pour que l'industrie et les métiers de la pierre et du marbre soient perçus positivement par les investisseurs et les jeunes en quête de formation et d'emplois. La législation en vigueur est particulièrement favorable à l'essor de l'industrie minière dans son ensemble. Elle gagnerait cependant à mieux expliciter pour être comprise par le plus grand nombre.