Avec l'étude par les élus de la wilaya du plan directeur d'aménagement et d'urbanisme et du dossier sur l'investissement à Annaba ce week-end, l'on doit s'attendre à une opération de nettoyage par le fond de certaines structures décentralisées de l'Etat. Les choses se sont accélérées lors de la dernière session de l'APW. Des responsables membres de l'exécutif ont été mis en cause car suspectés de délits d'incompétence, de défaillance et d'anomalies dans la gestion. Les allégations publiquement exprimées, mais non prouvées de certains élus, révèlent d'inquiétantes pratiques qui auraient été appliquées dans divers travaux de mise en valeur du lac Fezzara. « 3,3 milliards de dinars ont été engagés à ce jour sans que cette mise en valeur ait apporté une quelconque production agricole. On a même trompé le président de la République lors de sa dernière visite à Annaba. Nous nous interrogeons sur le paiement de travaux de réalisation de retenues collinaires qui n'ont jamais été effectués », ont affirmé des élus. Le directeur des services agricoles a été interpellé par le wali en ces termes : « Je vous ai demandé d'assainir le dossier portant mise en valeur du lac Fezzara et de me transmettre un compte rendu. Vous ne l'avez toujours pas fait. » D'autres directions de wilaya, APC et agence foncière ont été clouées au pilori par les élus pour des carences, défaillances, anomalies dans la gestion. L'entreprise publique Urban a été citée par le wali. Elle est accusée d'être le principal blocage du développement de l'aménagement du territoire de la wilaya. « Si dans les 15 jours, cette entreprise ne me remet pas les actes de propriété des terrains en sa possession, je prendrai les mesures qui s'imposent. L'anarchie doit cesser. Nous avons à réaliser 5000 logements ruraux. Toutes les APC doivent s'atteler à cet objectif et pour recenser les futurs bénéficiaires. Toute défaillance entraînerait la perte pour la wilaya de ce programme évalué à 20 milliards de dinars », a déclaré le wali. Il a également mis en cause les P/APC. A ceux-ci, il est reproché la passivité, les passe-droits et, pour certains, la complicité dans des malversations, objet d'enquêtes des services de sécurité. Le wali faisait ainsi allusion aux 700 ha de terrains à bâtir et d'investissement dilapidés dans la commune d'El Bouni. Cette session de l'APW a été houleuse durant les 2 jours de débats. Débats au cours desquels les élus ont mis en relief des éléments déterminants pour le développement économique et social de la wilaya, la clarification du patrimoine foncier, la confirmation des ambitions locales pour une redynamisation des moyens mis en œuvre au service des priorités, telles que le transport, le logement, l'emploi et l'environnement. Ces priorités ont été confirmées avec la reprise du PDAU. Approuvé en 1997, il porte sur la mise en place de nouveaux programmes relatifs à l'aménagement des zones urbaines et suburbaines, du piémont de l'Edough et du cap de Garde. Il est aussi prévu l'extension des compétences de l'administration de wilaya en matière de gestion du patrimoine foncier avec la récupération de centaines d'hectares dont ceux attribués à tort ou à raison à Urban.