16 pays participent à la VIe rencontre des écoles d'art de la Méditerranée, qui se tient à Alger jusqu'au 14 mai. Quelque 120 étrangers spécialistes dans le domaine des arts se sont déplacés dans la capitale algérienne pour poursuivre cette action éducative qui vise « à fédérer les institutions d'enseignement artistique supérieur en vue de l'émergence d'une conscience méditerranéenne ». Sous l'égide du ministère de la Culture, l'Ecole supérieure des beaux-arts d'Alger et Ecume (Echanges culturels en Méditerranée) s'associent afin d'assurer la conception, la coordination et la mise en œuvre des échanges pédagogiques et artistiques. « Nous sommes particulièrement heureux car depuis 1990 nous n'avions eu autant de succès », explique un professeur de l'Ecole supérieure des beaux-arts, Karim Sergoua. Après Marseille en 1985, Alger en 1990, Tunis en 1991 et Séville en 1992, les rencontres se sont brusquement arrêtées à la suite de la disparition tragique d'Ahmed Asselah, directeur de l'Ecole supérieure des beaux-arts d'Alger en 1994 », reprend le communiqué. Ainsi, 29 ateliers composés d'une vingtaine d'étudiants, toutes nationalités confondues, « donneront leurs interprétations de la traversalité des échanges en Méditerranée sur la thématique des jardins », est-il précisé. « Jardin d'hiver, jardin d'Eden, jardins des délices, jardins à la française, jardin d'enfants, jardin anglais, jardins suspendus de Babylone, jardin des Hespérides, jardin andalou, jardin secret, jardin interdit... sont autant de pistes offertes aux artistes pour laisser libre cours à leur création », cite le communiqué. Trois objectifs sont poursuivis par cette rencontre : « Promouvoir les expressions plastiques issues du bassin méditerranéen et stimuler la création artistique, provoquer une réflexion autour des expériences, des systèmes d'enseignement entre écoles d'art et présenter un panorama de l'enseignement et de la pratique des arts visuels des écoles », indique le communiqué. A l'issue des travaux en atelier, les étudiants exposeront au public, dans le jardin de l'Ecole supérieure des beaux-arts d'Alger, leur production. Des miniconférences d'une heure trente auront également lieu tout au long de la rencontre. Jeudi 12 mai à la Bibliothèque nationale, 8 conférences porteront sur le tabou dans l'art. « Commun à toutes les sociétés, présent implicitement ou explicitement dans la création artistique, le débat qu'il suscite n'est jamais clos », invite le communiqué. Pour rappel, la dernière rencontre qui avait eu lieu à Gênes en mai 2004 avait pour thème « La condition humaine (solitude, liberté, peur, éros, mort, douleur) ». Des ateliers de gravure, de sculpture et de décoration murale avaient permis aux étudiants « d'approfondir leur pratique, leurs connaissances et de confronter les différentes techniques et pédagogies enseignées autour de la Méditerranée », est-il rapporté.