Exposition n Ce salon, abrité par le Palais de la culture jusqu'au 23 janvier, regroupe les œuvres de peintres, sculpteurs et photographes, et donne un aperçu panoramique sur la création plastique en Algérie, dans sa diversité, sa particularité et son originalité. «L'idée d'un Salon d'automne a germé, il y a quelques années. Au départ, une banque devait sponsoriser l'événement, mais pour des considérations que je ne citerai pas, le projet est tombé à l'eau», explique Amor Dris Lamin Dokman, plasticien et commissaire de l'exposition. Et de poursuivre : «Pareille manifestation nécessite un énorme financement et les institutions étatiques, telles que le Palais de la culture, n'ont pas assez de budget pour cela, d'où l'apport d'un soutien financier privé. Le sponsor privé est un potentiel mécène.» Ainsi, «le Salon d'automne, après un long parcours du combattant, a vu le jour, et ce, grâce au concours de Lvsc Méditerranée, un partenaire privé qui, portant un grand intérêt à l'art, a cru au projet et s'est engagé dans cette aventure», soulignera encore Amor Dris Lamine Dokman. Tout commence alors au mois de mai, où le commissaire de l'exposition entame la prospection de nouveaux talents et de jeunes créateurs, un périple l'ayant mené aux quatre coins de l'Algérie. «En me déplaçant à l'intérieur du pays, j'ai découvert, a-t-il dit, la présence d'artistes qui font des merveilles. Il y en a plein. Certains cependant ne sont pas connus, notamment à Alger, parce que tout est concentré dans la capitale, et parce qu'on a tendance à ignorer ce qui se fait, dans l'Algérie profonde, en matière de création plastique.» Un comité de sélection, mis en place par le Palais de la culture, a ensuite procédé au choix des artistes devant participer au salon. Un choix basé sur plusieurs critères, tels que la nouveauté, la qualité et l'originalité du travail. S'exprimant sur les raisons qui ont motivé une telle initiative, le commissaire de l'exposition explique : «Ce salon est un clin d'œil au Salon d'automne organisé, en France, en 1903, et qui, rappelons-le, avait pour but, à cette époque, d'offrir des débouchés aux jeunes artistes, notamment ceux qui se distinguaient par un travail personnel, singulier et exceptionnel, d'élargir l'art à un public populaire et, enfin, de se démarquer par rapport à ce qui se fait habituellement. En somme, proposer quelque chose de nouveau, tant au plan de l'imaginaire que de l'esthétique.» Le Salon d'automne de 1903 a dévoilé une nouvelle génération d'artistes, tous motivés par le renouveau et par une énergie créatrice. «C'est pareil pour le Salon d'automne d'Alger», a fait savoir le commissaire de l'exposition, ajoutant : «Notre objectif vise à offrir une chance et une opportunité aux artistes algériens, surtout ceux qui se démarquent par un travail plastique unique ainsi que par un rapport inédit à l'art, à se faire connaître du public et des médias.» l Amor Dris Lamine Dokman a relevé que le salon n'a pas seulement pour but de révéler des talents, mais aussi «de permettre aux artistes de se côtoyer, d'aller vers le public et de parler aux médias. C'est une façon pour chacun de présenter son art et, pourquoi pas, le vendre». Les organisateurs de ce Salon visent à en faire un rendez-vous annuel. «Notre objectif est, dans un premier temps, de réussir le Salon d'automne aussi bien auprès du public que des médias, et, dans un deuxième temps, d'en faire une tradition», a déclaré le commissaire de l'exposition. «Pour ce faire, nous comptons énormément sur le soutien des sponsors que, d'ailleurs, nous invitons à s'associer à notre action en vue de soutenir la création plastique et de promouvoir, en conséquence, l'art en général», a-t-il poursuivi. Les organisateurs espèrent, par ailleurs, créer, à partir de ce Salon, un marché de l'art, en drainant autant de collectionneurs que d'amateurs de l'art, et ce, en suscitant leur intérêt sur les œuvres d'art, comme ils souhaitent que des partenaires ministériels, notamment le ministère de l'éducation nationale, prennent part à cette aventure artistique, et ce, de manière à créer un partenariat entre le système éducatif et les artistes pour l'enseignement et la vulgarisation de l'art dans les écoles, une façon didactique de développer l'intérêt et le goût des enfants pour l'art.