Des logements relevant de la formule LSP, situés dans des immeubles non encore achevés, ont été encore une fois pris d'assaut par les familles des attributaires respectifs. A l'intérieur des appartements situés dans les différents étages, les femmes se sont rassemblées. A entendre leurs propos, elles semblent déterminées à poursuivre leur action. « Hna ymout Kaci. Ce sont nos logements. Personne ne peut les prendre », a scandé une jeune femme. Au pied d'un immeuble, les hommes se sont aussi réunis pour se concerter afin de se préparer mais aussi pour mieux maîtriser la situation. « Nous avons pris cette décision pour attirer l'attention des autorités et mettre fin aux pratiques douteuses qui se manigancent contre nous », a déclaré un membre de l'association Ennasr. Et d'enchaîner : « Des personnes inconnues se sont présentées et nous ont avoué qu'elles sont intéressées par l'achat des appartements qui nous ont été attribués par décision de l'APC. » D'après cet interlocuteur, le P/APC est au courant du fait. Il a même entendu les déclarations de deux éventuels acheteurs orientés vers les mêmes logements. « Pour preuve, l'un d'eux a réclamé un acte global. Faute de quoi, il s'est désintéressé, puis il est reparti », a-t-il relaté. Pour sa part, le P/APC a estimé que la mise en vente des 104 logements est inimaginable et relève de l'impossible du moment qu'aucun acte n'a été établi. Toutefois, il a confirmé les déclarations des deux personnes intéressées par l'achat d'appartements à Tixeraïne. « Ces deux personnes ont affirmé qu'elles ont été orientées par une agence immobilière située à Saïd Hamdine. Quant à la promotrice, elle a reconnu les avoir reçus mais dans le but de les faire visiter le type de logements promotionnels », a-t-il affirmé. Le même élu a expliqué que le projet des 104 logements était dans une situation ambiguë. Mais grâce à l'intervention du wali délégué et celle du directeur du logement de la wilaya, ce projet fut inséré dans un cadre juridique. « Plusieurs séances de travail ont été organisées en présence du wali délégué, du directeur du logement, du DRAG, de la promotrice et en notre présence. Finalement, il a été consenti d'intégrer ce projet dans le programme LSP », a-t-il déclaré. En présentant ces détails, l'élu local a voulu rassurer les attributaires. Il a annoncé que la convention dûment révisée sera prochainement soumise à l'approbation. Dans la même convention, il a été convenu, selon les déclarations du P/APC, de procéder à l'élaboration d'un plan de morcellement. Cette procédure permettra de distinguer la partie relevant du promotionnel de celle qui est réservée au programme participatif. Une fois approuvée, cette clause préservera les 104 logements attribués aux citoyens ayant subi des conditions lamentables contre une éventuelle convoitise. Entre temps, le P/APC rappelle que le projet est en bonne voie. En conséquence, les attributaires n'ont pas à s'inquiéter. Au contraire, ils doivent faire preuve de plus de compréhension afin de fructifier les efforts engagés pour la réalisation de ces logements tant attendus. « Dès demain un avis d'opposition concernant toute mise en vente des 104 logements sera publié par voie de presse. Un panneau mentionnant le même avis sera implanté à proximité des immeubles », a promis le magistrat communal. Procéder ainsi pour mettre fin à une situation défavorable qui a exaspéré des citoyens démunis, l'initiative ne sera que louable. mais aboutir à la régularisation définitive de ce cas, ce ne serait que justice pour ces mêmes citoyens qui continuent à subir les conditions de vie désastreuses émanant des habitations précaires où s'entassent plus de huit personnes par pièce.