Les ministres des Affaires étrangères des Etats de l'Union du Maghreb arabe (UMA) vont se rencontrer cette semaine à Tripoli. Une rencontre qui « examinera la possibilité de tenir un sommet de l'union en automne prochain ». C'est en tout cas ce qu'a déclaré à la presse, Abderrahmane Mohamed Chelkam, chef de la diplomatie libyenne, en visite à Alger ce mercredi. Ce responsable s'est déplacé, également ce week-end à Tunis et à Rabat, pour discuter avec ses homologues de cette question. Tout semble ainsi plaider pour réunir, enfin, les cinq chefs d'Etat maghrébins. D'ailleurs, présent en Libye, à l'occasion des travaux du comité de suivi de l'UMA, Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, a jugé hier qu'une réunion des experts maghrébins consacrée au dossier de l'émigration clandestine « serait utile avant la rencontre-cadre des 5+5, prévue à Oran en septembre prochain ». On ne peut, à ce propos, occulter l'optimisme affiché par le ministre marocain de l'Intérieur, débarquant à Alger mardi dernier. « Nous allons œuvrer, main dans la main, pour une Union maghrébine unie et complémentaire en tant que choix stratégique », dira Mostapha Sahel. Le fait aussi de convenir de réunir à Alger, durant le dernier trimestre de l'année en cours, un groupe de travail mixte algéro-marocain sur la « sécurité » est un autre indice. Ce groupe de travail sera chargé de mettre en place des « mécanismes de coordination efficaces en matière de sécurité, et notamment de lutte contre le terrorisme, l'immigration illégale et toutes formes de trafics illicites », selon un communiqué commun rendu public ce mercredi. Les ministres de l'Intérieur des deux pays n'avaient pas raté l'occasion d'insister sur la « volonté partagée à aller le plus loin possible dans la conjugaison des efforts pour garantir la sécurité et la stabilité dans la région du Maghreb ». Ces deux objectifs, que n'ont pu asseoir définitivement les pays de cette région du monde, sont aujourd'hui plus qu'un souhait formulé par deux partenaires importants du Maghreb. Le déplacement, notamment ces dernières semaines, de responsables américains et européens s'inscrit par rapport à ce souci. On se rappelle que Michelle Alliot-Marie, ministre française de la Défense, en visite à Alger à la mi-juillet, avait annoncé une réunion en automne prochain de 4 + 3 (Portugal, Espagne, France et Italie avec le Maroc, l'Algérie et la Tunisie). Enfin, le Premier ministre espagnol doit se rendre, prochainement, en Mauritanie « dans le cadre de son programme de visites dans les pays de l'UMA ». L'émissaire, Alvaro Iranzo Gutierrez, chargé de l'Afrique au ministère espagnol des Affaires étrangères, s'est rendu ce mardi à Nouakchott pour aborder cette visite et les problèmes de la sous-région, dont la question du Sahara-Occidental.