En quoi consiste le projet EMPHIS ? Le projet EMPHIS est un système d'information en santé publique qui utilise les nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC). C'est un projet basé sur l'internet à l'usage de la santé publique. Il consiste à recueillir et à transmettre les informations en utilisant les technologies rapides qui peuvent aider à la surveillance épidémiologique. De cette manière, on pourra prévenir une explosion de cas de tuberculose dans une zone quelconque du pays ou du Maghreb et ne pas attendre plusieurs mois pour que ça se propage. Pour autant, le programme se résume-t-il uniquement à la surveillance épidémiologique de la tuberculose ? Non. C'est un projet qui comprend trois thèmes essentiels : la tuberculose, la leishmaniose et les infections nosocomiales. Il s'agit de thèmes pathologiques qui partagent leur travail avec trois autres thèmes : l'enseignement à distance, la dissémination, c'est-à-dire répandre à travers le réseau internet tous les résultats obtenus, et l'utilisation rationnelle de l'internet. Pour ce qui est du thème de la tuberculose, c'est l'Algérie qui coordonne le projet par le biais de l'Institut Pasteur. Pour ce faire, un partenaire grec va nous aider à préparer un logiciel de recueil de la base de données. Cette base de données sera par la suite partagée avec les pays maghrébins, puis avec les pays de la rive nord de la Méditerranée. Le thème de la leishmaniose est coordonné par l'institut Pasteur de Tunis, tandis que l'Université de Lyon se charge des infections nosocomiales. En Algérie, quatre institutions publiques sont mises à contribution pour la réalisation de ce projet : le ministère de la Santé (Direction de la prévention), l'Institut Pasteur, l'Institut national de la santé publique (INSP) et l'Agence nationale de développement de la santé (ANDS). Donc, vous vous consacrez actuellement à la réalisation de la base de données. Nous devons réaliser simultanément deux choses essentielles : mettre en place la base de données - c'est-à-dire que tous les cas de tuberculose recensés à l'échelle du territoire national devraient être inclus dans cette base de données à la fin de l'année - et assurer une formation à distance afin d'homogénéiser l'enseignement de la tuberculose et de la lutte antituberculeuse à l'échelle du territoire national pour éviter, justement, les dysfonctionnements dans l'enseignement relevés entre les différentes universités. Vous allez donc devoir mettre en place un réseau de collecte et d'information à l'échelle nationale.. Le projet n'est centré pour le moment que sur huit centres pilotes. Cinq à l'ouest : Sidi Bel Abbès, Mascara, Mostaganem, Saïda, Tlemcen. Et trois à l'est : Constantine, El Khroub et Ziroud Youcef. Les regroupements qu'on est en train d'organiser sont destinés à compléter une dizaine de modules d'enseignement contenus dans un CD Rom et à évaluer les travaux réalisés en groupe. C'est le deuxième regroupement du genre après celui d'Alger. Et un troisième devrait avoir lieu à la fin du mois de juin. Quand le projet sera-t-il finalisé ? Il faut attendre la validation de notre document. On a rédigé des documents pendant une année. Et tous les mois, on se retrouve pour faire une rétro-information. L'étape ultime consistera à valider le document final et à le remettre à la Commission européenne. Une fois validé, on procédera à la dissémination du CD Rom pour permettre l'accès à la plateforme du projet EMPHIS, comme modèle d'enseignement, à l'ensemble des étudiants en médecine. Plus tard, on pourra appliquer la même chose pour les autres pathologies infectieuses, comme la fièvre typhoïde, la rougeole... Après la fin du projet, c'est le ministère de la Santé qui doit prendre en charge le suivi et la diffusion du document en s'appuyant sur l'Unité de contrôle et de lutte contre la tuberculos(UCLCT).