Une affaire de fabrication et de distribution de faux billets était au menu de la cour criminelle, hier. Selon l'arrêt de renvoi, au cours du mois de septembre 2004, le propriétaire d'une officine pharmaceutique, Y.M., a avisé les éléments de services de police sur les activités de faux-monnayeurs. L'un des accusés, B.A., a réglé à deux reprises des médicaments achetés dans sa pharmacie avec de faux billets de 1 000 dinars. Le mis en cause était en fait un trabendiste activant à Médina Djedida, à proximité de l'officine en question. Interpellé par les enquêteurs de la police judiciaire, B.A. a été confronté avec sa victime et n'a pu donc nier les faits. La perquisition opérée dans son domicile sis au quartier Yaghmoracen, a permis aux policiers de récupérer une somme de 9 millions de centimes en fausses coupures de banque de 1 000 dinars. Il a dénoncé son complice, B.E., qui a été à son tour arrêté. Ce dernier avait installé une véritable station composée de micro-ordinateurs, d'imprimantes et de scanners sophistiqués qui étaient utilisés par le mis en cause pour la fabrication de la fausse monnaie. Deux autres personnes, G.K. et H.A.F., ont été appréhendées pour complicité. Hier, à la barre, B.E a reconnu les griefs retenus contre lui. Il a esquissé sur du papier, à l'invitation du président de la cour, sa manière de faire pour procéder à la fabrication de faux billets. Son coïnculpé, B.A a réfuté les accusations, à l'instar de G.K. et H.A.F., en prétendant qu'il ignorait que les billets étaient faux. « B.A. m'a prêté 9 millions de cts pour acheter un lot d'effets vestimentaires ; je ne pouvais pas savoir que les billets étaient faux », a-t-il déclaré. Le représentant du ministère public a souligné que le principal accusé, B.E., a reconnu les faits, contrairement à son complice B.A., avant de requérir une peine de 20 années de réclusion criminelle pour chacun d'entre eux et l'acquittement pour G.K. et H.A.F. Les avocats de la défense ont plaidé les circonstances atténuantes. A l'issue des délibérations, la cour criminelle a condamné B.E. à 12 de réclusion et B.A. et G.K. à 10 ans, tandis que le quatrième inculpé, H.A.F., a été acquitté.