L'incarcération de Mohamed Benchicou, directeur du journal Le Matin, ne laisse pas indifférentes les autorités françaises. Le ministre français des Affaires étrangères, Michel Barnier, a exprimé, dans une réponse, hier, à Eliane Assassi et Nivole Borvo, deux sénatrices communistes françaises qui l'ont interpellé sur le harcèlement judiciaire des journalistes en Algérie, l'intérêt de l'Etat français accordé à la situation des libertés dans ce pays, particulièrement au cas de Mohamed Benchicou, en prison depuis le 14 juin 2004. Il a ainsi déclaré qu'il est « étroitement informé de l'état de santé de Mohamed Benchicou, (...) personnalité respectée de ses pairs en Algérie, comme à l'étranger ». Le chef de la diplomatie française a promis ainsi « de continuer de plaider, sans ingérence, pour qu'un climat de responsabilité et de sérénité permette à la presse algérienne, malgré des conditions difficiles, de poursuivre normalement et librement le développement de sa mission ». L'épouse de Mohamed Benchicou, qui nous a fait parvenir ces déclarations, trouve que le Quai d'Orsay s'intéresse de près à la situation de la liberté de la presse en Algérie, entachée de l'emprisonnement de son mari. Rappelant le climat de « courtoisie » dans lequel elle a été reçue par les proches collaborateurs de Barnier, Fatiha Benchicou a affirmé qu'elle a été reçue également, à l'occasion du 3 mai dernier, par l'ambassadeur américain en Algérie. Selon elle, Reporters sans frontières, section France, est sur le point de lancer une « vaste campagne de sensibilisation » pour que cesse le harcèlement de la presse en Algérie.