En visite d'inspection, hier, dans la wilaya de Aïn Defla pour s'enquérir essentiellement de l'état d'avancement des chantiers de l'autoroute Est-Ouest, le ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, a réitéré ses menaces de résilier les contrats des entreprises de réalisation des tronçons de ce projet lancés dans cette région. C'est surtout sur le plan du délai de réalisation que le ministre s'est montré intraitable en brandissant même la menace du retrait de leur contrat à certaines entreprises. Le ministre a également exigé de la présence physique de l'administration et des bureaux d'études au risque de prendre des sanctions à leur encontre. Premier point de sa visite : le tronçon El Affroun-Hoceinia. Ce projet, que réalise un groupement d'entreprises algéro-turc (EVSM/ASKA) pour un montant de 3,1 milliards de dinars et 13 millions de dollars US et qui commence à partir de l'échangeur d'El Affroun en passant par la ville de Boumedfaa, où il est prévu un autre échangeur permettant l'accès vers Médéa et Tipaza, à travers la RN42, au niveau de la ville de Hoceinia, semble buter sur des difficultés d'expropriation. Des obstacles rencontrés surtout au niveau de la réalisation par les entreprises cocontractantes de ce projet italo-algériennes (CMC/ENGOA) des 30 (dont 14 viaducs) ouvrages d'art qui sont prévus sur ce tronçon long de 25,250 km. Etant exigeant sur la question du respect des délais, M. Ghoul a sommé les entreprises réalisatrices de ce tronçon, qui devait démarrer en avril dernier, de réduire le délai de réalisation à 20 mois, initialement prévu à 30 mois, en leur offrant un délai supplémentaire d'une semaine pour commencer leurs travaux. « Prenez vos bulldozers et foncez ! » « Le problème d'expropriation des terres agricoles est définitivement résolu », a-t-il martelé, précisant, dans ce cadre, qu'« une évaluation juste et actualisée de l'expropriation a été effectuée ». Partant de ce principe, le ministre a dit aux responsables des entreprises sur place : « Prenez vos bulldozers et foncez ! La force publique est avec vous. » « N'attendez pas le temps de la récolte. Celui qui s'oppose qu'il aille à la justice », a-t-il dit sur un ton menaçant, en insistant sur le démarrage « en même temps » de tous les ouvrages d'art. Autre mise au point : M. Ghoul a exigé du bureau d'études (BET) américain de ce projet, Louis Bergers, groupe INC, sa présence sur le chantier. « Je ne veux plus de ceux qui suivent le déroulement des travaux avec leurs portables », invitant l'administration locale à lui divulguer la liste des personnes qui composent ce BET. Tout en rappelant que plus de 920 km d'autoroute ont été lancés en 2005, Amar Ghoul a insisté sur l'obligation de s'intégrer dans « la nouvelle dynamique » du secteur par le respect des délais et la qualité des ouvrages. Outre ces caractéristiques, le ministre s'est montré également intransigeant sur le respect de la conception des ouvrages d'art qu'il faudrait réaliser, selon lui, « esthétiquement, bien en harmonie avec l'environnement ». Exigence qu'il a adressée à M. Birem, président-directeur général de l'ENGOA, entreprise retenue pour la réalisation d'un échangeur à Souffay (Khemis El Khechna). L'autre point de visite du ministre : le plus long tronçon de l'autoroute Est-Ouest, entre Khemis Miliana et Oued Fodda, long de 73 km. Ce projet sera réalisé par un groupement de sept entreprises (CRAKMOF) pour un montant de 22,1 milliards de dinars. Le ministre a, par ailleurs, lancé les travaux de réalisation de trois trémies en arrivant à Khemis Miliana. Deux sur l'évitement de Aïn Defla et une autre à Khemis Miliana. A la sortie ouest de Aïn Defla, M. Ghoul s'est enquis de l'avancement des travaux de réalisation de deux échangeurs. L'un à Mazouni sur la RN4 et l'autre sur la RN4/65. Si pour le premier échangeur, réalisé par l'ENGOA, il ne reste plus que la réalisation des dalles de transition et les équipements de l'ouvrage d'art, le second, par contre, a connu beaucoup de retard. Suite à quoi d'ailleurs, le wali de Aïn Defla, présent aux côtés du ministre, a résilié sur place le contrat de l'entreprise (METO Chlef) de réalisation de ce projet.