Un concert de musique universelle Nature et musique avec l'orchestre philharmonique d'Alger sous la direction du maestro Amine Kouider a été organisé mercredi dernier au Jardin d'essais par le ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement et la fondation Déserts du monde. Une musique qui se fond à merveille avec la poésie exprimant en cela l'harmonie secrète de l'univers. Des rythmes et des sons se sont agencés de manière à créer un espace envoûtant et riche en signes évocateurs. Sur le plan émotionnel, la musique transcende le champ affectif et apaise en réunissant sensibilité, grâce et beauté. Au milieu des gazouillements des oiseaux et les murmures du vent, l'orchestre a su trouver l'inspiration nécessaire pour nous enchanter. La nature a cela de particulier : elle partage avec des artistes une même sève nourricière. Elle compose toutes sortes de symphonies et de mélodies. Ses instruments de musique sont multiples : l'air, l'eau, le règne animal et ses milliers d'espèces... A titre d'exemple, la Cinquième de Beethoven est le chant de quatre éléments : le feu, l'air, l'eau et la terre. Il n'est plus belle salle de concert que celle qui n'a pas de murs et qui a, par ailleurs, pour veilleuse la voûte étoilée d'un doux soir de printemps. Au programme figurent Les Noces de Figaro de Mozart en ouverture, Rondo pour violon de Saint-Saëns, L'Arlésienne de Bizet, Lac des cygnes de Tchaïkovsky et Suite algérienne de Gadjiev. Des écoliers et des lycéens ont participé à ce concert. Les mélomanes confirmés ainsi que les amateurs désireux de découvrir la musique classique ont passé d'agréables moments. Le parcours d'Amine Kouider est d'une rare densité. A seulement 35 ans, le chef d'orchestre s'est déjà imposé sur la scène internationale. Après avoir reçu la formation de l'Institut national de musique d'Alger, il a étudié le violon et la direction d'orchestre à Marseille et à Paris. Les milliers d'applaudissements à tout rompre qui lui étaient destinés, il n'en gardait pas un seul pour lui, ils lui passaient littéralement à travers, comme s'il les adressait mentalement à la source dans laquelle il puisait cette musique divinement inspirée. Des moments de paix et de communion qui nous entraînent au-delà du brouhaha et de la cacophonie politique. Un hymne à la tolérance, à l'ouverture sur le monde et à la coexistence, sans perdre de vue nos racines, particulièrement en cette période de désorientation générale. Loin des tumultes des villes et des civilisations industrielles s'ouvre un espace où la nature apaisante rejoint la musique de l'âme.