Alors que le procureur avait requis la perpétuité pour tous, la cour criminelle de Biskra vient de condamner le chef du réseau des 7 faux monnayeurs de Barika à 20 ans de prison ferme et ses 3 principaux acolytes à 15 ans de réclusion criminelle, par contre le jeune F. M. écopera de 6 mois, quant aux deux derniers inculpés, ils bénéficieront de la clémence du tribunal et seront acquittés. Les faits remontent au 13 novembre 2004, quand, agissant sur renseignements, les éléments de la gendarmerie de Biskra établissent un barrage routier à l'intersection de la RN 3 avec la route reliant Barika à Biskra. Ils interceptent une Clio blanche conduite par le nommé Boumediène Deguiche ; ils y découvriront comme l'indiquaient les renseignements, un sac en plastique contenant la somme de 403 millions de centimes... en fausses coupures de 1000 DA. Interrogé, le suspect reconnaîtra très vite qu'il était chargé d'écouler ces faux billets à Biskra. A l'époque, le colonel T. Aouissi, commandant du groupement de gendarmerie, indiquera à El Watan que ses enquêteurs « bénéficiant d'une extension de la compétene territoriale autorisée par la justice dans le cadre de l'activité de la police judiciaire impartie à la gendarmerie » ont aussitôt arrêté 3 autres membres du réseau à Barika et saisi un important lot de matériel informatique et d'imprimerie détenu par les suspects, qui aurait servi à contrefaire les billets de 1000 DA. L'enquête s'étendra territorialement jusqu'à une imprimerie de Guelma où ont été imprimées, « à l'insu du propriétaire », disent les inculpés, les premières fausses coupures et permettra de remonter jusqu'à Omar Hassani, le chef présumé de ce réseau qui devant la présidente de la cour criminelle, non seulement s'entêtera à nier l'évidence mais adoptera tout au long de l'audience un comportement contre-productif où l'arrogance le dispute à l'irrespect, ce qui fera sortir de ses gonds la placide présidente, qui par trois fois lui rappela de s'en tenir aux faits et uniquement aux faits. Par ailleurs, le brouhaha de la salle des pas perdus rendait presque inaudible ce qui se disait dans la salle d'audience à telle enseigne que l'huissier voulait à deux reprises fermer la double porte, mais la présidente l'en dissuada en rappelant la réglementation. Enfin, commentant l'audience, un habitué des tribunaux, dira : « Plusieurs avocats pas très inspirés, je pense, ont suivi leurs clients dans la négation des faits pourtant avérés ... et au lieu de plaider de façon originale, ils n'ont fait qu'enfoncer leurs clients au lieu de les défendre intelligemment. »