Détenteur d'un patrimoine urbain colossal, propriétaire d'un parc immobilier public énorme, l'Etat demeure depuis l'accession du pays à l'indépendance, un distributeur et un fournisseur patenté de logements. ll est un partenaire essentiel dans le processus d'accession au logement. Par diverses mesures, les pouvoirs publics assumèrent cette situation dont ils ne manquaient pas de glaner des dividendes. Aussi, l'opération « cession des biens de l'État », initiée en 1981, tendait à permettre au résident de devenir propriétaire de son logis. L'objectif, en apparence, était-elle louable et généreux d'autant que les prix de vente sont fort alléchants. L'État se désengage de la gestion de son parc immobilier. Il reste aux spécialistes d'éclairer l'opinion publique sur la portée de cette décision, sur ces conséquences par exemple. La chose est nécessaire, car l'État donne la ferme volonté de vouloir récidiver. La réforme du système urbain algérois, pour le cas d'espèce, n'est pas près de connaître un aboutissement. Le propos n'est pas de démoraliser le moral des troupes mais l'expérience a démontré, qu'une précarisation poussée du cadre bâti, s'est manifestée en tant qu'effet pervers. En d'autres termes, le citoyen n'arrive plus à réparer correctement son appartement faute de moyens le manque de solidarité de groupes, l'incivisme. Le manque de sensibilisation ont souvent empêché les locataires d'un immeuble de procéder à l'entretien des escaliers, de la minuterie et d'autres parties communes. Est-il concevable ou raisonnable de demander aujourd'hui aux habitants de réparer un ascenseur, la toiture d'un immeuble quand beaucoup d'entre eux refusent d'acheter jusqu'au bidon de peinture pour badigeonner les murs ? Le problème est réel, car il a accéléré la dégradation des habitations. Les réticences, l'insouciance, la vieille mentalité du « beylick » ne sont pas faites pour faciliter une solution. Aussi, n'est-il pas excessif de faire accompagner la cession des biens de l'État par des formules destinées à aider le citoyen à maintenir sa propriété en bon état.