Les maladies cardio-vasculaires sont classées en 2004 première cause de mortalité et de morbidité dans la planète. Environ 17 millions de décès sont enregistrés, chaque année. L'Organisation mondiale de la santé (OMS), en collaboration avec la Fédération mondiale du cœur avec le Centre de contrôle des maladies (CDC) aux Etats-Unis, avait justement lancé, à l'occasion de la cinquième Journée mondiale du cœur le 26 septembre 2004, un atlas des maladies cardio-vasculaires et des attaques cérébrales pour une évaluation de la situation mondiale de cette pathologie. Cet atlas décrit avec précision à l'échelle mondiale la répartition géographique de ces affections ainsi que les facteurs de risques qui les favorise à savoir : tabac, cholestérol, obésité, diabète et sédentarité. D'après un tableau de cet atlas, l'Algérie compte près de 14 948 décès en 2002 dus aux maladies cardio-vasculaires et ces maladies touchent 7 personnes pour 1000 habitants. Il n'est pas exclu que parmi ces décès plusieurs d'entre eux sont des morts subites dont les sujets ne présentaient aucun symptôme de maladie cardiaque. Une étude réalisée en France par une équipe de l'Inserm vient de faire une découverte concernant les facteurs de risques dans la mort subite. Cette étude, publiée mercredi aux Etats-Unis, a montré que des personnes sans symptômes de maladie cardiaque ont des risques plus élevés de mort subite si leur cœur bat trop lentement pendant l'effort physique et trop vite au repos. « C'est la première fois que des caractéristiques particulières du rythme cardiaque durant l'effort physique sont liées à un accroissement des risques de mort subite chez des hommes en bonne santé », a souligné le docteur Xavier Jouven, professeur de cardiologie et d'épidémiologie à l'hôpital européen Georges Pompidou à Paris, un des principaux responsables de cette recherche. Cette étude, dont les résultats ont été publiés par New England Journal Of Medecine daté du 12 mai, a été conduite sur 5713 fonctionnaires français, tous des hommes âgés de 42 à 53 ans, de 1967 à 1972 et suivis pendant 23 ans. Elle a montré que les sujets dont le rythme cardiaque est trop rapide au repos et qui ne s'accélérait pas suffisamment durant un effort physique avaient environ quatre fois plus de chances de mourir subitement d'une attaque cardiaque. Les risques de décès soudain sont deux fois plus grands, quand le rythme cardiaque ne se ralentit pas suffisamment vite après un effort physique, ont aussi observé ces chercheurs. Les 83 sujets décédés subitement dans les 11 ans et demi en moyenne après le test n'avaient pas été en mesure de soutenir l'effort plus de six minutes, une de moins que les autres participants à cette recherche, ont aussi précisé ces chercheurs spécialistes. « Le groupe à haut risque avait un pouls de plus de 75 pulsations/minute au repos, soit un peu plus que la normale et leur rythme cardiaque a augmenté moins de 89 pulsations/minutes pendant l'exercice physique contre plus de 113 pour les autres. Leur pouls a diminué de moins de 25 pulsations/minute, une minute après avoir cessé l'effort physique comparativement à plus de 40 pour les autres sujets testés », ont-ils expliqué. La mort subite due à une défaillance cardiaque chez des personnes sans aucun symptôme frappe, souligne-t-on, de 350 000 à 500 000 Américains, hommes et femmes, annuellement, ce qui représente de 5 à 10% de tous les décès aux Etats-Unis. Ces morts soudaines par attaque cardiaque ne sont pas rares chez des sujets jeunes dans la trentaine et quarantaine, ont par ailleurs souligné des cardiologues américains selon qui cette étude pourrait ouvrir la voie à de nouveaux traitements. Chaque année près de 40 000 adultes décèdent de mort subite, soit 5% à 10% de la mortalité totale en France et près de la moitié des décès de cause cardiaque.