La 7e édition du Salon international du tourisme et des voyages (Sitev) ouvrira ses portes demain au Palais des expositions des Pins maritimes (Alger). Ce salon sera l'occasion pour tous les secteurs professionnels du tourisme algérien de pouvoir dynamiser l'activité touristique et promouvoir davantage les flux touristiques vers l'Algérie. Noureddine Moussa, le ministre du Tourisme, dont ce sera le baptême du feu, aura l'opportunité de mieux cerner les besoins du marché. Il se tient également à un moment où de plus en plus d'investisseurs et de voyagistes s'intéressent à l'Algérie, considérée comme une destination prometteuse, particulièrement après l'amélioration de son image à l'étranger et sa réintégration dans les marchés commerciaux spécialisés. Cet intérêt apparaît à travers les flux de touristes vers notre pays qui a reçu en 2004 près de 1 233 719 touristes, soit une augmentation de 5,78 % par rapport à l'année 2003 où l'on a enregistré 1 166 287. Ce chiffre dénote un nouveau départ pour le tourisme algérien, surtout si on prend en compte qu'il dépasse le nombre enregistré en 1991 (1 193 210 touristes), année de référence qui a connu le plus grand taux de touristes. L'intérêt de ce salon réside également dans le fait qu'il représente un espace de rencontre et d'échange d'idées entre les experts, les spécialistes, les agents de voyages, le mouvement associatif et la presse spécialisée. Les objectifs assignés à cette manifestation sont de faire connaître les potentialités touristiques, créer les opportunités d'investissement et encourager le partenariat, créer des espaces de coopération et établir des relations de travail et améliorer les performances du secteur. Mais au-delà de la belle vitrine, force est de constater qu'il y a encore beaucoup d'efforts à faire pour arracher une part plus importante dans un marché fortement concurrentiel. Le tourisme, longtemps considéré comme un secteur mineur, doit être rehaussé au rang de secteur « économique à part entière ». Le voyage d'agrément demeure une industrie en expansion dans le monde. Sur la période 1999-2010, cette croissance pourrait être de 3 % par an en valeur et en moyenne mondiale. Elle serait plus forte dans les pays en développement, et de l'ordre de 2,5 % dans les pays de l'OCDE. Les touristes et les voyagistes étant toujours à la recherche de nouvelles destinations, le tourisme, plus que toute autre activité, est de nature à stimuler la croissance économique et les investissements locaux. En utilisant une main-d'œuvre très nombreuse, le tourisme crée des emplois à la fois pour les travailleurs non qualifiés et pour ceux qui sont très qualifiés. Les autorités algériennes ne lui accordent toujours pas toute l'attention qu'il mérite, en dépit de son poids économique.. Certes, il y a une légère volonté politique qui veut le transformer en un secteur plus dynamique, mais ce n'est pas avec des mots qu'on lui permettra de percer. Les entraves sont nombreuses. Alors que le transport aérien et le développement du tourisme sont liés, Air Algérie augmente les prix sous prétexte de « l'alourdissement de la facture de kérosène et les redevances aéroportuaires ». L'application du principe de la réciprocité en matière de visa par l'Algérie est un des freins au développement. Autre remarque : alors que dans toutes les manifestations touristiques du monde (ITB Berlin, Salon mondial du tourisme de Paris, Bourse internationale du tourisme de l'Italie), les efforts sont axés sur la manière d'amener des touristes, le Sitev est plutôt un événement qui permet aux participants étrangers de venir convaincre les Algériens de passer leurs vacances en dehors de leurs frontières.