L'un des balcons d'un immeuble de la rue Didouche Mourad est tombé en miettes mercredi dernier, ce qui a nécessité l'intervention des éléments de la Protection civile. Fort heureusement, aucune personne n'a été blessée lors de l'effondrement. Le balcon qui s'est effrité donne sur une petite ruelle peu fréquentée, ce qui a réduit sensiblement les risques. Inutile de signaler, à ce propos, que si l'effondrement s'était produit du côté de la rue principale, un véritable drame aurait pu se produire tant la rue Didouche est fréquentée. Utilisant une échelle mécanique, les agents de la Protection civile se sont attelés à enlever les bouts qui tenaient encore, afin d'éviter de nouvelles chutes. La vétusté des immeubles de la capitale, ajoutée au manque d'entretien, représente les principaux facteurs à l'origine des effritements, voire des effondrements constatés un peu partout dans la capitale, mais aussi dans d'autres villes du pays. Il y a quelques mois seulement, un incident similaire s'est produit à la rue Hoche, à quelques dizaines de mètres de la rue Didouche Mourad. Une partie d'une fenêtre s'est effondrée, créant une véritable panique. Là encore, aucun blessé n'a été déploré, mais cette fois-ci, des passants se trouvaient à quelques mètres seulement du « point de chute ». Le plus inquiétant dans l'histoire, c'est que les immeubles d'Alger-Centre ne sont pas les plus vétustes de la capitale. Des communes telles que Belouizdad, El Hamma, mais surtout Oued Koriche et La Casbah comptent le plus grand nombre d'immeubles menaçant effondrement au niveau de la wilaya d'Alger. D'après les chiffres officiels, pas moins de 300 immeubles menacent ruine dans la seule commune d'El Hamma. Celle de Belouizdad ne se porte pas mieux. Les bâtisses qui se trouvent sur le territoire de ces deux localités sont parfois vieilles de plus de 100 ans. La commune de Oued Koriche compte, quant à elle, un nombre effrayant d'immeubles risquant de s'effondrer. Un ancien président d'APC (de Oued Koriche) a déclaré, il y a quelques années, que le taux d'immeubles vétustes dans cette commune est de 70%. Ce qui augmente les risques d'effondrement à Oued Koriche, c'est la proximité de ces immeubles de la célèbre carrière Jobert, où l'usage de la dynamite est fréquent. La Casbah compte, quant à elle, des bâtisses construites, il y a plus de quatre siècles. Ce patrimoine mondial n'en est pas moins un patrimoine mondial qui tient à peine debout. Encore habitées, les maisons de la vieille cité représentent une menace permanente pour les habitants. Il faut dire aussi que les séismes à répétition qu'a connus la capitale ont accéléré le vieillissement des bâtisses augmentant sérieusement les risques d'effondrement. Par ailleurs, l'absence d'une politique durable de restauration des vieilles constructions n'arrange en rien les choses. Tous ces éléments réunis, on peut désormais s'attendre à de nouveaux effondrements dans le futur.