De nombreuses habitations connaissent ce problème, les façades ont été ravalées sans résultat. Une femme d'un certain âge a failli avoir le crâne fracassé, avant-hier à 10 h, suite à l'effondrement partiel d'un balcon à la rue Larbi Ben M'hidi, dans la commune d'Alger-centre. Cet énième incident a suscité la colère et la panique chez les badauds de passage. Certes, l'effondrement n'était pas très important mais aurait pu faire des blessés, voire des décès si les débris en chute avaient touché un passant. La seule victime n'était qu'une dame âgée, heureusement atteinte légèrement par les fragments et dont la blessure n'a pas nécessité l'hospitalisation. Plusieurs citoyens ont exprimé leur indignation quant au laisser-aller de l'autorité locale qui ne daigne pas effectuer des travaux de réhabilitation et de rénovation des balcons. Sur cet immeuble situé tout près du chantier de l'Historial, ce sont pratiquement tous les balcons qui se trouvent dans un état de vétusté nécessitant, en urgence, des travaux de réhabilitation, a-t-on constaté sur place. Cela d'autant plus que cette rue, Larbi Ben M'hidi, est l'une des artères les plus fréquentées de la capitale et qui est considérée comme la vitrine par excellence de la wilaya d'Alger. Il est à préciser que les façades extérieures des immeubles appartiennent aux autorités publiques, et c'est à ces dernières qu'incombe la responsabilité de leur entretien en cas de nécessité. « Pas évident, assurent des élus, les résidants sont responsables juridiquement de cette situation qui empire. » Le phénomène des balcons craquelés est courant comme le sont les bâtiments vétustes dans le centre-ville de la capitale et même dans sa périphérie immédiate. « Plusieurs habitations connaissent ce phénomène, les façades ont été ravalées sans résultat. Au centre-ville, les autorités de wilaya préfèrent décaper les arcades, sans vraiment se soucier de l'état des immeubles et des balcons dont des parties importantes se détachent. Les conséquences de ces situations burlesques risquent d'être fatales. Il y a eu des blessés parmi les piétons, il peut y avoir des morts », assure un habitant d'El Harrach, commune dont les bâtiments s'effondrent sans faire réagir les autorités. En août dernier, le motif décorant le balcon d'un immeuble de la rue Abane Ramdane, à Alger-centre, s'est effondré dans un grand fracas sur un véhicule en stationnement, comme rapporté dans notre quotidien du 17 août 2009). La voiture garée en dessous, comme nous l'avons relevé dans notre rubrique, a reçu le choc. « Quelques gouttes de pluie sont tombées ce jour-là, les façades en portaient encore les traces. Il n'en fallait pas plus pour voir toute cette partie qui soutient le balcon se détacher. Heureusement qu'à cette heure-là l'affluence n'était pas importante sur cette rue qui reçoit habituellement du monde, le tribunal de Sidi M'hamed n'étant pas loin d'ici », a indiqué Kamel qui habite dans cette partie de la rue du centre-ville. A la rue Boumendjel (non loin du square Port-Saïd), c'est aussi un pan d'un balcon qui s'est détaché. Les autorités n'ont pas trouvé mieux que de le rafistoler et d'ouvrir sans avertir cette partie du trottoir. Bab El Oued est une autre commune touchée par le phénomène des bâtisses vétustes. Une partie d'un balcon et les planchers d'un étage se sont affaissés à la rue Mohamed Ichallalen (ex-Jean Jaurès), causant un mort et beaucoup de frayeur parmi les habitants. La façade de l'immeuble est hideuse. Les opérations d'embellissement des façades n'ont concerné que le boulevard Mira où des balcons ont été restaurés dans des opérations menées au pas de charge, s'indignent les habitants. D. G., Nadir Iddir