Pour certains étudiants, les préinscriptions et les inscriptions ne représentent qu'une première étape à franchir. Comme chaque année, un grand nombre de nouveaux inscrits devront solliciter une chambre d'étudiant pour se rapprocher de leur université. Or, en plus d'être dans un état lamentable, les cités universitaires sont sursaturées, et la capacité d'accueil est loin d'être satisfaisante. Certains se retrouvent à huit dans une pièce qui ne peut en réalité recevoir que deux personnes. Le problème se pose à chaque rentrée. Et la situation ne fait que s'aggraver. Et pour cause : le taux de réussite au bac ces dix dernières années est en nette hausse. En 2004, 42,52% des élèves ont eu le bac. Lors de l'inauguration des portes ouvertes sur l'enseignement supérieur, le président de la République a annoncé 1 400 000 étudiants d'ici à 2008. La gestion du logement étudiant s'annonce donc de plus en plus compliquée. Il est bon de se demander quelles sont les mesures entreprises par les autorités pour combler le déficit en lits dès la prochaine rentrée. Comment l'ONOU s'organise-t-elle pour la rentrée 2004/05 ? Il serait prématuré de faire un bilan maintenant. Pour le moment, nous faisons des prévisions selon les résultats du bac et les chiffres des années précédentes. Nous préférons envisager le scénario catastrophe, et surestimer la demande plutôt que d'avoir de mauvaises surprises. Après la clôture des préinscriptions aux alentours du 20 août, nous pourrons avancer des chiffres plus catégoriques. Quelles sont vos prévisions pour l'instant ? La demande d'hébergement au niveau national s'évalue à 52%, avec 34% pour la seule ville d'Alger ; en termes de lits, cela représente environ 190 000. Ce que je peux vous dire, c'est que 80 000 lits sont disponibles, et normalement 40 000 seront libérés. Si on fait le calcul, on devrait dans ce cas extrême gérer 70 000 lits. Mais ce ne sont que des hypothèses ! Quel est votre plan si ce scénario devait se produire ? Il faut savoir que la question du logement étudiant ne relève pas uniquement de l'ONOU, c'est l'Etat qui a pris en main ce problème. Il y a un conseil interministériel qui débat ces jours-ci du logement étudiant. Différents ministères mettent la main à la pâte dont l'Enseignement supérieur, les Travaux publics... Pour régler ce problème, il n'y a pas de recette miracle : il faut concevoir de nouvelles cités. Nous devrions livrer, pour septembre, 20 000 lits, il nous restera à nous organiser pour les 50 000 restants. Sinon, nous prévoyons un développement à l'intérieur du pays pour désengorger la capitale et les grandes métropoles. Des projets voient le jour un peu partout dans le pays. En septembre, une université devrait être inaugurée à Tamanrasset. Y a-t-il d'autres solutions pour désengorger la capitale ? D'abord, les projets de construction concernent aussi Alger, notamment Dély Ibrahim. A côté de cela, nous essayons de récupérer certains parcs de logements un peu partout, comme par exemple les F1 que les citoyens refusent parce que trop exigus. Nous prenons également en compte le fait que la situation sécuritaire se soit améliorée. Beaucoup d'Algérois, étudiant à Blida, préféraient avoir une chambre sur place à cause du trajet dangereux. Nous mettrons à leur disposition des transports pour qu'ils puissent rentrer chez eux et libérer ainsi des lits. Qu'est-ce que l'ONOU a prévu pour les restaurants universitaires ? Nous avons également progressé dans ce domaine. Deux nouveaux restaurants sont prévus pour la cité universitaire de Bouzaréah. Nous sommes passés de 70 restaurants en 1996 à 179 en 2003. Ce n'est qu'un début.