Ahmed Ouyahia a confirmé, hier, la décision de son gouvernement de soumettre prochainement à l'appréciation du Parlement un projet de loi de finances complémentaire. Le texte est destiné à prendre en charge le programme complémentaire de soutien à la croissance, doté d'une enveloppe de 55 milliards de dollars, a expliqué le chef de l'Exécutif, lors de la présentation de la déclaration de politique générale de son gouvernement devant les membres de l'Assemblée populaire nationale. Selon des sources ministérielles, ce projet de loi de finances complémentaire sera « très probablement discuté au mois de juin prochain » par les membres du Parlement. A l'occasion, le chef du gouvernement n'a pas manqué de réitérer la détermination des pouvoirs publics à concrétiser le programme de soutien à la croissance quinquennal (2005-2009), annoncé par le président Bouteflika en avril dernier. Au chapitre des priorités, Ahmed Ouyahia a indiqué que le gouvernement comptait procéder, en premier lieu, au « lancement massif » des projets contenus dans le programme. M. Ouyahia a cité notamment le projet de réalisation d'un million de logements en 5 ans et « pour lequel les assiettes foncières ont déjà été identifiées et les appels d'offres en phase de lancement ». La démarche englobe, en second lieu, a-t-il ajouté, la limitation des recours au financement extérieur et la réduction de l'endettement extérieur à 10 milliards de dollars en 2009. Celui-ci est actuellement, rappelle-t-on, de 20 milliards de dollars. L'autre pari du gouvernement est, a-t-il mentionné, d'assurer également le financement des chantiers sans rupture. Etant donné l'insuffisance des capacités nationales, Ahmed Ouyahia a précisé qu'il sera fait appel à la concurrence étrangère pour réaliser les projets inscrits dans le programme complémentaire de soutien à la croissance. Evoquant le dossier des réformes, le chef du gouvernement a soutenu, par ailleurs, que les premiers résultats de la modernisation du secteur bancaire seront visibles vers la fin 2005. « Ces résultats seront palpables vers la fin de l'année quelles que soient les critiques », a-t-il déclaré. L'intervention du chef du gouvernement a porté également sur le bilan économique pour 2004 de son équipe. A ce propos, il a annoncé la réalisation de « 140 opérations de privatisation », ajoutant que 500 autres étaient « en cours de traitement ». Qualifiant ces résultats de « très encourageants », M. Ouyahia a tenu à souligner que ces privatisations ont généré 70 milliards de dinars d'investissements et la création de 5000 nouveaux emplois. S'agissant des performances de l'économie nationale, le chef de l'Exécutif a indiqué que le taux de croissance enregistré en 2004 a atteint 5,2% (6,2% hors hydrocarbures). Il a ajouté que durant l'année écoulée, le développement économique a enregistré « des résultats positifs au plan macroéconomique qui se sont traduits par la maîtrise du taux d'inflation à 3,6% et une augmentation du PIB à 85 milliards de dollars ». M. Ouyahia a évoqué, en outre, une réduction de la dette extérieure de 2 milliards de dollars en 2004.