Le plan complémentaire de soutien à la relance économique (PCSRE), annoncé il y a quelques mois par le président de la République, ne peut être un substitut à l'investissement privé en Algérie. C'est ce qu'a affirmé, hier, le ministre de la Participation et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar. Intervenant devant les présents au 11e Forum d'affaires algéro-allemand (F3A) organisé à la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (CACI), le ministre a tenté de convaincre les opérateurs allemands de venir investir dans le pays. Doté d'une enveloppe budgétaire de 55 milliards de dollars sur cinq ans, le PCSRE, selon M. Temmar, est beaucoup plus « un élément de marketing et de publicité » et ne peut remplacer l'investissement privé pour le développement économique. « Le programme lancé par le président est un ‘'plan Marshall'', mais il ne se substitue pas à l'investissement privé », a-t-il lancé. Ce plan, rappelons-le, a fait l'objet de critiques, dès son annonce, de plusieurs spécialistes en économie, allant jusqu'à le qualifier de « cautère sur une jambe de bois ». Car selon eux, l'importance donnée dans le cadre de ce programme aux infrastructures n'est pas un remède pour l'économie nationale, s'il n'est pas précédé par l'assainissement de l'environnement économique. Concernant l'opération de privatisation des entreprises publiques, Hamid Temmar a indiqué que « la démarche gouvernementale sera poursuivie » et exclut tout changement de stratégie à ce sujet. « Nous continuerons normalement l'opération de privatisation. Rien ne va changer dans la démarche adoptée par le gouvernement », a-t-il déclaré. « Nous sommes au top des réformes en comparaison avec les pays du monde entier. Le gouvernement est mobilisé à accélérer les réformes », a-t-il affirmé devant les investisseurs allemands. Lors de cette rencontre, les opérateurs allemands ont exposé au ministre les problèmes qu'ils rencontrent autour de l'acte d'investissement. Selon Andréas Hergrenrother, coordinateur des relations économiques entre l'Algérie et l'Allemagne, les problèmes résident dans la non-application de la réglementation des changes, le transfert des bénéfices et la tarification douanière qui est de l'ordre de 15% contre 5% dans d'autres pays. Dans la foulée, l'orateur n'a pas manqué de soulever le manque de professionnalisme de l'Agence nationale de développement des investissements (ANDI), le non-respect des avantages fiscaux ainsi que les problèmes d'immobilier, le foncier, les lourdeurs administratives et bancaires et le manque de transparence. Placée sous le thème « L'investissement et le partenariat », cette 11e session de F3A a pour but, selon Mohamed Chami, coprésident algérien du F3A, d'exhorter les investisseurs allemands à s'engager davantage dans le marché algérien. Le rendez-vous d'hier était de surcroît une opportunité pour la restructuration de ce forum, créé en 1996. L'Algérie, dira M. Chami, intéresse énormément les entreprises allemandes, dont certaines y activent déjà, telles que Henkel qui a investi 60 millions d'euros. Le volume des échanges entre l'Algérie et l'Allemagne demeure faible. Selon Andréas Hergrenrother, le volume des exportations allemandes vers l'Algérie est de l'ordre de 1,250 milliard de dollars, alors que ses importations ne dépasse pas 700 millions d'euros. Le représentant allemand a annoncé la venue prochainement en Algérie d'une délégation représentant 30 entreprises germaniques.