La cour londonienne de Belmarsh, qui devait décider hier de l'extradition de l'imam d'origine égyptienne Abou Hamza Al Masri, recherché aux Etats-Unis où il est accusé d'avoir été impliqué dans des activités terroristes, a décidé de reporter son verdict à octobre prochain. Un des avocats, représentant le gouvernement américain, James Lewis, a déclaré qu'Abou Hamza a envoyé un homme dans un camp d'entraînement en Afghanistan, a prodigué des conseils à des terroristes au Yémen et entretenu une correspondance avec un responsable des talibans. Les avocats d'Abou Hamza ont répondu que ce dernier ne pourra bénéficier d'un procès juste et équitable aux Etats-Unis. James Lewis a lu une liste d'accusations établie par un agent du FBI, Michael Butsch, qui avait affirmé qu'Abou Hamza avait déclaré à ses disciples que « le jihad est un devoir sacré pour tous les musulmans ». Abou Hamza avait également écrit une lettre à un haut responsable taliban en Afghanistan pour lui recommander un terroriste prêt à rejoindre le jihad. L'imam égyptien est aussi accusé d'avoir participé à la création d'une organisation quasi militaire dans l'Oregon, aux Etats-Unis, il est également accusé d'avoir utilisé un téléphone satellitaire pour prodiguer des conseils à des terroristes qui avaient pris des otage britanniques et américains au Yémen en octobre 1998. Lewis a déclaré à la cour : « Abou Hamza est membre d'un complot global, dont le but est de mener la guerre sainte contre les Etats-Unis et d'autres pays. » L'apparition de Abou Hamza devant la cour de Belmarsh, dans le sud de Londres, est la première d'un processus qui peut durer des mois.