L'ancien imam radical Abou Hamza al-Masri s'est vu refuser, hier, un ultime appel au Royaume-Uni contre son extradition vers les Etats-Unis, autorisée en février par le gouvernement. Abou Hamza, réclamé par les Etats-Unis qui l'accusent notamment de liens avec Al-Qaïda et de participation à des complots terroristes, avait déjà perdu le 20 juin dernier son appel contre cette extradition. Hier, la justice britannique lui a refusé la possibilité de saisir la chambre des Lords, plus haute juridiction d'appel du pays. L'ancien imam britannique d'origine égyptienne, âgé de 51 ans, peut encore se tourner vers la Cour européenne des droits de l'homme, une procédure susceptible de lui faire gagner plusieurs mois. Les avocats de Hamza avaient déclaré devant la Haute cour que l'extradition de leur client était illégale car les charges retenues contre lui aux Etats-Unis découlaient d'informations “recueillies sous la torture” auprès de tiers. Ils avaient également qualifié l'extradition d'"injuste et accablante" à cause du temps écoulé depuis les faits qui lui sont reprochés et de la violation de ses droits humanitaires. Abou Hamza purge actuellement une peine de sept ans de prison dans une prison londonienne de haute sécurité. Il avait été condamné en février 2006 pour incitation au meurtre et à la haine raciale. Borgne et manchot équipé d'un crochet, il est accusé par les Etats-Unis d'avoir pris part à des enlèvements de touristes occidentaux au Yémen, d'avoir facilité la mise en place d'un camp d'entraînement terroriste aux Etats-Unis et d'avoir aidé le financement de candidats au djihad désireux de se rendre au Proche-Orient pour y subir un entraînement à des actes terroristes. Il est visé en tout par onze chefs d'accusation liés au terrorisme. S'il est finalement extradé, l'ancien imam sera jugé aux Etats-Unis avant de revenir au Royaume-Uni pour y purger le reste de sa peine britannique. Il serait ensuite une nouvelle fois transféré aux Etats-Unis pour y accomplir une éventuelle peine de prison décidée par la justice américaine. R. I./Agences