Le procès d'Abou Hamza al-Masri, un des plus grands dirigeants des groupes radicaux, arrêté en mai 2004 dans le cadre d'une demande d'extradition des Etats-Unis, s'ouvrira lundi, à Londres. Le procès du leader de l'organisation Ansar Essuna, une des plus grandes organisations qui soutenaient les groupes terroristes en Algérie avant de s'en séparer en 1997, intervient deux mois après la promulgation d'une nouvelle loi sur la lutte antiterroriste plus ferme. Le procès, qui se déroulera à la cour pénale de Londres Old Baily, et dont le premier jour sera consacré à la sélection des jurés, entrera dans le vif du sujet le jour suivant pour examiner les chefs d'accusation portés contre Abou Hamza al-Masri, de son vrai nom Mustapha Kamel El-Masri qui était imam de la mosquée de Finsburry Park, lieu de rassemblement des activistes des mouvements terroristes et tribune de leur propagande, notamment le groupe islamiste algérien avant qu'il ne soit fermé par les services de sécurité britanniques. Abou Hamza a officié en tant qu'imam à la mosquée de Finsburry Park jusqu'en février 2003, date à laquelle l'association caritative l'empêche d'utiliser la mosquée “à des fins personnelles et politiques”. Il continua à prêcher devant la mosquée qui a été fermée pour travaux après l'intervention de la police en janvier 2003. Abou Hamza doit répondre de 16 chefs d'accusation en relation avec le terrorisme. Il est poursuivi pour 11 d'entre eux par les Etats-Unis qui demandent son extradition de la Grande-Bretagne en raison de son implication dans la prise d'otages au Yémen en 1998 et pour son soutien au terrorisme. Selon le chef d'accusation, Abou Hamza aurait été en contact avec un groupe terroriste ayant pris en otages 16 touristes au Yémen il y a six ans. Il aurait eu également des contacts avec les terroristes avant et après l'enlèvement. Trois touristes britanniques et un touriste australien, qui servaient de boucliers humains, auraient trouvé la mort lors d'échange de tirs avec les forces yéménites. Il est accusé, par ailleurs, d'avoir apporté un soutien aux terroristes, notamment les membres de l'organisation Al-Qaïda, et d'avoir tenté d'installer un camp d'entraînement terroriste dans l'Etat américain de l'Oregon. Des crimes qui, selon la loi américaine, sont passibles d'emprisonnement à perpétuité ou de la peine capitale. En cas d'inculpation, Abou Hamza sera remis à la justice américaine en vertu d'une convention judiciaire, signée par la Grande-Bretagne et les Etats-Unis il y a deux ans, permettant l'extradition des personnes recherchées par la justice, d'autant que l'accusé a été déchu de sa nationalité britannique et qu'il a mené et mène, en vain, une bataille contre le gouvernement britannique pour qu'elle lui soit restituée. N. S. / APS