La commune de Tariq Ibn Ziad (sud-est de Aïn Defla) et frontalière de la wilaya de Tissemsilt a enregistré le plus fort taux de voix accordé au président lors du scrutin du 8 avril 2004, soit 94,74%. Ce plébiscite sans appel en faveur du premier magistrat du pays était dicté, selon les électeurs, par la conviction que les choses allaient changer dans cette commune de 10 000 habitants où le quotidien est fait de précarité et d'isolement. Soulignons que cette région enclavée a vécu d'une manière dramatique les années de terreur qui ont donné lieu à un exode massif de sa population et endeuillé plusieurs familles. Actuellement et à la faveur d'un retour au calme sur le plan sécuritaire, les habitants estiment que le temps est venu pour les responsables de faire des efforts pour les sortir de leur malvie.Selon le secrétaire général de cette APC endettée, la municipalité ne peut satisfaire toutes les doléances de sa population, particulièrement dans le domaine de l'emploi où, selon lui, on enregistre un taux de près de 30%. L'absence de projets dans cette région où l'on s'adonne traditionnellement à l'élevage rend les perspectives de développement très limitées. Des insuffisances sur tous les plans Par ailleurs, les actions en direction des jeunes sont insignifiantes, puisque, selon notre interlocuteur, seule une annexe du secteur de la formation professionnelle ouverte cette année offre des activités pour les jeunes filles, tandis que la salle réservée à plusieurs autres activités, bien qu'équipée, demeure fermée en l'absence d'encadreurs. Sur le plan de l'habitat, l'une des premières préoccupations avec l'emploi, le SG parlera d'un besoin de 500 logements. Cependant, dans un récent document de l'OPGI, seul un quota de 90 logements ruraux est prévu dans le cadre du plan quinquennal 2005-2009. Rappelons que de nombreuses familles ont fui leur douar pour des raisons sécuritaires et sont actuellement installées dans des bidonvilles à la périphérie de la commune. Sur le plan sanitaire, la situation n'est guère reluisante nous fera savoir le SG. Selon les propos recueillis auprès des habitants, ceux-ci se déplacent jusqu'à Theniet El Had, distante de 21 km et relevant de la wilaya de Tissemsilt, pour se soigner à l'hôpital au prix de grandes difficultés tandis que trois salles de soins situées dans les douars de Bouradjaâ, Guetarnia et Aïn Taghzoult sont toujours fermées. Concernant les routes, la commune a bénéficié d'un plan d'aménagement qui permettra de relier Aïn Taghzoult à Djemaâ Ouled Cheikh sur 5 km, ce qui permettra un tant soit peu de désenclaver le premier douar cité. Pour conclure, on relèvera les propos de quelques citoyens qui manifestent l'espoir de bénéficier des plans de développement local pour, disent-ils, sortir cette commune très éprouvée par le terrorisme de son isolement qui n'a que trop duré.