Le FNA a tenu, ce week-end, son conseil national au complexe touristique Matarès de Tipaza. Son président Moussa Touati a rassemblé ses troupes venues de 41 wilayas. Certaines wilayas, selon lui, se sont « excusées » et n'ont pas pu effectuer le déplacement. L'objectif principal de cette rencontre réside dans le bilan des activités et la mise en place d'un nouvel organigramme de base du parti, pour insuffler un nouvel élan au FNA, après avoir relevé certaines insuffisances dans son fonctionnement. Moussa Touati veut se démarquer des pratiques des autres formations politiques algériennes. Le président du FNA, dans son allocution d'ouverture, s'est montré excessivement critique à l'égard de « la gestion politique et économique du pays ». « L'Algérien n'est pas un Emirati qui vit avec la rente du pétrole », dit-il. Selon l'orateur, on a permis à des individus d'importer « des stocks morts et des produits périmés. On leur a facilité la tâche pour payer ces containers et transférer l'argent vers leurs comptes bancaires à l'étranger. Le problème de l'Algérie réside dans ses décideurs ». « Tout le pouvoir algérien est pourri. Tout le Pouvoir est pourri et complice de cette déliquescence », a-t-il dit. Une salve d'applaudissements interrompt l'orateur. Pour ce dernier, il n'est pas question de retourner au point zéro (ndlr, 1962) après le sacrifice des chouhada et du peuple. « Les décideurs, a-t-il mentionné, veulent imposer à l'Algérie un régime aristocratique et le retour du khemassa. » Pour Moussa Touati « 70% du peuple algérien ont perdu leurs droits civiques. Quand le peuple se rendra compte de la situation, il sera trop tard ». « Au nom du peuple, nous assistons à des dépassements, dira-t-il. Il est temps de passer à l'action et ne pas demeurer dans l'immobilisme et leur laisser le champ libre. » En s'adressant aux décideurs, le président du FNA les a exhortés à évacuer les lieux : « Quittez le pouvoir et laissez la jeunesse algérienne participer au développement de son pays. Vous n'avez pas le niveau de cette jeunesse que vous méprisez. » La campagne menée actuellement est la conséquence des règlements de compte et la lutte entre les clans du Pouvoir, une manière de détourner l'attention des populations des véritables problèmes quotidiens, d'autant plus que l'Algérie s'apprête à signer des accords avec la France. Pour Moussa Touati, depuis 1978, la politique de l'Algérie n'a enregistré que des échecs. Le président du FNA rappelle que l'amnistie doit être faite à partir de la volonté du peuple algérien. « Les élections partielles en Kabylie sont une manœuvre pour diviser l'unité nationale », a-t-il ajouté. Le rapatriement des richesses algériennes, la définition du militantisme, les scandales à venir qui vont encore ébranler les institutions sont d'autres points qui ont été abordés par le président du FNA qui a appelé à une révolution du peuple pour instaurer la justice sociale et l'Etat de droit.