Le Front national algérien (FNA) présentera son propre candidat à la présidentielle de 2009 et son président Moussa Touati est le mieux indiqué. Telle est la décision des 1500 participants au deuxième congrès du parti, tenu le week-end dernier à Tipaza. Ce rendez-vous est transformé en effet en un plébiscite en faveur de Moussa Touati. Longuement applaudi à l'ouverture, jeudi denier, des travaux de cette échéance interne au parti, et ovationné à la clôture hier de ce même événement, ce dernier est sorti réconforté. Que des motions de soutien ! Du début jusqu'à la fin des travaux de ce congrès, les congressistes n'ont fait que renouveler leur confiance à leur leader. La première motion de soutien, venue dans la foulée des interventions des délégués de wilaya, avait pour objectif de reconduire Moussa Touati à la présidence du parti. La deuxième est intervenue juste après la lecture de la première avant d'être relue une nouvelle fois, hier matin, à la clôture des travaux du congrès et elle avait pour but de soutenir la candidature de Moussa Touati à la prochaine présidentielle. « Au nom des congressistes et des militants, nous désignons Moussa Touati comme candidat du FNA à l'élection présidentielle », affirme-t-on dans cette motion approuvée à l'unanimité par les présents. Interrogé à ce sujet, le patron du FNA semble vouloir temporiser avant d'annoncer son engagement dans la course à la magistrature suprême. « Le congrès est souverain. La décision finale concernant la question de la présidentielle sera prise par le conseil national du parti qui se réunira dans 45 jours », déclare-t-il, en précisant « qu'il est encore tôt pour parler de cette question ». « Dix ans au pouvoir, c'est suffisant » Intervenant lors d'un point de presse animé en marge des travaux de ces assises, Moussa Touati s'est exprimé ouvertement contre l'idée de la révision constitutionnelle pour permettre au président Bouteflika de briguer un troisième mandat. « Je crois que 10 ans au pouvoir sont assez suffisants », lance-t-il. Le FNA, selon lui, est contre la révision de la Constitution à des fins purement personnelles. « Nous refusons d'amender la Constitution à des fins personnelles. Si révision constitutionnelle il y a, elle doit être faite pour préserver l'intérêt du peuple et des générations futures », explique-t-il, en affirmant que son parti votera contre l'amendement de la loi fondamentale du pays à l'APN, si ce dernier est fait pour supprimer la limitation des mandats. Critiquant l'action gouvernementale, l'orateur précise que l'échec de celle-ci fait l'affaire de son parti, dans la mesure où le fossé séparant la population des autorités s'élargit davantage. « Cela nous aidera à percer sur la scène politique nationale, car nous défendons l'intérêt de la population », estime-t-il. Dans son intervention devant les congressistes, Moussa Touati a tenu à tracer les grandes lignes de ce que sera le programme du parti pour les cinq années à venir. Il œuvrera, indique-t-il, à redonner confiance aux citoyens et au peuple algérien désabusé par une politique qui l'a marginalisé. « Le FNA fera en sorte que les ressources humaines soient prises en considération et en priorité par la politique du parti qui dénonce le bradage de l'économie nationale et sa mise à la disposition du capital étranger qui ne sert pas l'intérêt du pays », souligne-t-il. Les préoccupations de la jeunesse seront aussi, ajoute-t-il, une autre priorité du parti. Au plan organique, le premier responsable du FNA a, en assurant qu'il n'y a aucune crise au sein du parti, précisé que l'organisation de ce congrès était pour remettre de l'ordre dans la maison et canaliser les nouvelles adhésions. « Les amendements apportés au règlement intérieur ont pour but de combler les défaillances ressenties jusque-là. Nous avons actuellement 286 000 militants structurés et l'organisation du congrès était pour parachever notre restructuration », ajoutera-il en traçant l'objectif de sa formation à court terme. « Nous visons loin, c'est-à-dire la préparation des élections de 2012 », soutient-il.