La commune des Issers (Boumerdès) n'arrive pas à éradiquer ses trois vieilles cités dites cités FDH (à Issers-ville), la cité rurale El Hammam et la cité la Carrière (Torfa) qui, avec le temps, sont devenues de véritables bidonvilles. Construites pendant les années 1950, ces cités ne présentent aujourd'hui aucune commodité. Pire, les conditions de vie y sont déplorables. Conçues à l'origine pour des familles peu nombreuses, les habitations (des F1 et des F2) ont connu, au fil des ans, des extensions anarchiques qui ont littéralement dénaturé l'aspect de ces cités. Faites de parpaings, de tôle et d'autres matériaux de fortune, les annexions dominent aujourd'hui les habitations d'origine et, dans certains cas, obstruent même des passages. Les habitants se plaignent d'un « abandon » de la part de l'Etat. Et même les espoirs nourris par le programme de reconstruction, suite au séisme de mai 2003, ont vite fait de se dissiper pour laisser place à une amère désillusion. « Dans pareil cas, peut-on réellement parler de classification ? Toutes les habitations sont simplement inhabitables », nous a déclaré un résident de la cité Torfa. Effectivement, les bidonvilles doivent simplement être rasés. Des égouts éclatés par-ci, des flaques d'eau usées stagnante par-là, des baraques qui laissent s'infiltrer les eaux de pluie pendant l'hiver et qui deviennent une fournaise en été, toutes les conditions sont réunies pour « miner la vie de générations entières », sachant que pareils quartiers sont les lieux de prédilection de la misère et du corps des fléaux sociaux. Du côté de l'APC, MM. Belaïd et Aïssi, respectivement président et premier vice-président, nous diront que l'« occasion s'était présentée avec le séisme, malheureusement ces trois cités n'ont pas été totalement prises en compte », reconnaissant que « de toutes les manières aucun aménagement n'y est possible. Il faut les raser, c'est tout ». En attendant, près de 45 foyers à la cité la carrière, 72 à FDH et 80 à la cité rurale d'El Hammam auxquels s'ajoutent quelques nouveaux occupants illicites, attendant qu'un jour les autorités se penchent sur leur cas. Et à la collectivité locale, on se dit conscient qu'un règlement définitif de ce problème aiderait à rénover le réseau urbain et à récupérer des assiettes de terrain importantes.