La cité FAS des Issers croule sous le poids des ordures que l'on retrouve à chaque détour. Une décharge est même improvisée à l'intérieur de la cité, à quelques mètres seulement des habitations. On y incinère, « de jour comme de nuit, toutes sortes d'ordures ménagères », selon les habitants que nous y avons rencontrés. Les accès de la cité ont perdu en largeur à cause des constructions et autres extensions anarchiques auxquelles se sont livrés nombre d'habitants, ce qui rend difficile la connecte des ordures à l'intérieur du quartier. Habitants et responsables locaux se rejettent la responsabilité, les uns mettant en cause la bonne volonté des autres. Les résidants de la cité estiment que les autorités locales les ont délaissés car « le camion-poubelle ne passe que par la route principale ignorant, de ce fait, l'intérieur de la cité », et l'APC se plaint du fait que « les habitants ne respectent pas les horaires de dépôt des ordures afin qu'elles soient enlevées à temps ». S'il est indéniable que les citoyens préfèrent se débarrasser de leurs déchets en les amoncelant à quelques mètres de leurs habitations plutôt que de les déposer sur la voie de passage des services de la voirie afin de contribuer à l'assainissement de leur cadre de vie, l'APC a, pour sa part, failli à son devoir d'aménager des espaces à cet effet. Ce qui, pourtant, aurait facilité la tâche à ses agents, d'autant plus que l'on se plaint d'un manque d'effectifs handicapant. Car dans toute la cité, il ne se trouve ni niche ni bacs à ordures. Les deux cités voisines, El Hammam et celle dite rurale, ne sont pas mieux loties en termes d'hygiène. A tel point que l'environnement immédiat d'une source qui coule en permanence, et où les citoyens s'alimentent parfois, se trouve très pollué. Là où devrait pousser la verdure, pullulent les ordures. Les mêmes tas d'ordures se retrouvent devant l'annexe n° 2 de Issers-ville, à quelques dizaines de mètres plus loin. Les habitants de FAS, El Hammam et la cité « rurale » se plaignent également du non-aménagement des voies d'accès à l'intérieur de leurs quartiers. Trois cités qui datent pourtant de l'ère coloniale. « Les cités étant trop vétustes, nous aurions préféré qu'on nous accorde un nouveau programme de construction ailleurs, au profit de ses habitants afin de les raser pour récupérer ensuite l'assiette foncière au service d'autres programmes de logements », nous a déclaré un élu à l'APC.