Le patron du groupe CEVITAL voit grand. L'homme qui s'enorgueillit d'avoir réalisé, avec son complexe agroindustriel installé à Béjaïa, « la plus grande réalisation algérienne des deux dernières décennies », annonce qu'une quinzaine de projets industriels seront lancés par le groupe dans les trois prochaines années. Issad Rebrab, qui était l'invité du Forum de la Dépêche de Kabylie jeudi dernier, a notamment annoncé la réalisation d'une unité de trituration de graines oléagineuses d'une capacité de 2.5 millions de tonnes/an. De quoi couvrir les besoins nationaux en huiles brutes et dégager un excédent pour l'exportation. Le projet, qui d'après son promoteur, fait déjà beaucoup jaser des concurrents sur le marché extérieur, puisque l'unité devrait être la plus importante d'Afrique et d'Europe, devrait théoriquement être installé à Béjaïa, dans le prolongement du site historique du complexe CEVITAL. L'autre bon que promet de faire l'industriel, est l'extension de son actuelle raffinerie de sucre, également basée à Béjaïa, pour porter sa capacité de production des 600 000 tonnes/ an actuellement à 1 600 000 tonnes/ an. « Elle sera la plus grande raffinerie de sucre dans le monde », promet Issad Rebrab. Ces deux projets, comme celui prévoyant la mise en place d'une unité de cogénération (production de l'énergie électrique) et dont 50 % de la production devrait profiter à la ville de Béjaïa, et une autre unité de production d'aliments de bétail (750 000 tonnes /an) seraient actuellement bloqués. Par qui ? L'industriel se contente de pointer le doigt sur les vetos de « la bureaucratie névrosante ». Des sources affirment à ce sujet que la dernière levée de boucliers, conduite notamment par l'APW de Béjaïa, concernant les droits d'exploitation accordés à l'industriel sur une aire du port de Béjaïa et la frilosité du département des travaux publics quant à l'octroi de nouvelle autorisations d'aménagement du site, seraient derrière les blocages. Les projets, tel qu'exposé par leur promoteur, ne seraient performants que s'ils bénéficiaient d'une aire portuaire d'envergure, et le port de Béjaïa, qui pourrait être boosté premier port au niveau national en terme d'activité si les unités venaient à être réalisées, pourraient bien les accueillir, assure M. Rebrab.