C'est ce qui a été annoncé dans l'après-midi d'hier lors d'une conférence de presse organisée par la section locale, en présence du coordinateur régional ainsi que d'une délégation de Sidi Bel Abbès représentant le même syndicat autonome. La direction nationale de ce dernier devait être reçue hier par le secrétaire général du département ministériel de M. Harraoubia et, dit-on, la situation vécue par la section de l'USTO devait figurer en bonne place dans l'ordre du jour. A deux reprises, cette section a appelé à une grève. La première a eu lieu entre les 14 et 16 mai tandis que la seconde devait être entamée samedi 28 pour concerner le boycott des examens. Si la première a eu lieu, la seconde a, par contre, enregistré un recul des enseignants en raison d'un jugement en référé rendu par la chambre administrative du tribunal d'Oran et statuant sur l'illégalité de la grève. Dans les deux cas, suite à une plainte du recteur de l'université, la grève est déclarée illégale mais, concernant la première, le jugement n'a été rendu que quelques jours après la fin de la grève. « Nous respectons la décision de justice même si nous tenons à exprimer notre insatisfaction concernant un jugement rendu en notre défaveur », indique M. Mekkaoui, SG de la section de l'USTO, qui cherche des voies de recours avant de revenir sur la genèse du bras de fer qui a fini par être engagé avec le rectorat. Pour les syndicalistes, les limitations à l'exercice du droit de grève sont définies par l'article 38 du droit du travail qui, dans sa partie du chapitre liée au service minimum, énumère les cas où ce service est obligatoire. Concernant les examens, seul le 15e point en fait référence mais parle des « activités liées aux examens de l'enseignement secondaire à caractère national, et ce, pendant la durée desdits examens (art. 7 L 91-27) ». Samedi dernier, lors d'une AG, les enseignants présents ont donc voté en majorité pour la suspension de la grève des examens à laquelle ils avaient appelé auparavant. Une prochaine grève est prévue entre le 7 juin et 2 juillet. « Cette fois, nous allons faire appel à un huissier pour qu'il assiste à l'AG prévue mercredi et qu'il supervise l'opération de vote à bulletin secret et ce pour lever toutes les équivoques concernant notre démarche », atteste le même responsable syndical en précisant cependant : « Les textes régissant les organisations syndicales n'ont pourtant pas prévu ce genre de conditions. » Pour les animateurs du CNES à qui l'administration de l'université a même, a-t-on affirmé, exigé la liste nominative des enseignants présents à l'AG qui a voté la grève, la réglementation a été appliquée dans tous les cas, y compris le passage par une réunion de conciliation. Cette réunion a eu lieu le 21 février 2005 à la wilaya (contenu de l'invitation d'un télex daté du 20 février) mais n'a pas été sanctionnée par un PV malgré, précisent les syndicalistes présents, une promesse formulée dans ce sens. A l'initiative de l'inspecteur régional du travail, l'inspecteur de la Fonction publique, un représentant du CNES, le SG de la wilaya et le recteur de l'USTO ont pris part à cette réunion. La conciliation n'a cependant pas eu lieu et un premier mouvement de protestation a été organisé entre le 26 et 28 février avec dépôt de préavis au rectorat et à l'inspection du travail. Pour la prochaine protestation, une réunion similaire a été demandée par le CNES, mais l'inspection du travail a renvoyé la balle à la tutelle. Le recteur aurait, par ailleurs, signifié aux protestataires qu'il était disposé à assister à cette réunion mais, précisent les animateurs du CNES, « après les examens de fin d'année ». La plateforme de revendications contient 17 points et va du paiement intégral des heures supplémentaires de l'année 2003/2004 jusqu'à l'achèvement de l'inventaire du matériel de la station solaire. La section de Sidi Bel Abbès était par contre présente notamment pour exprimer une solidarité avec la section de l'USTO, mais aussi pour insister sur ce qui est qualifié d'« injustice de l'ISP », majoration des salaires des fonctionnaires exerçant dans certaines zones selon un décret exécutif du 3 mai 2003 portant sur « (...) les avantages particuliers attribués à des personnels qualifiés de l'Etat exerçant dans des établissements classés situés dans certaines communes ». Contrairement à des zones comme Batna, M'sila, Tiaret, Djelfa ou Tébessa et Souk Ahras (prises à titre d'exemple), l'université de Sidi Bel Abbès n'a pas été incluse.