L'université d'Oran (Es Sénia) vient de basculer dans le camp des grévistes, a indiqué, hier, le coordinateur national adjoint du CNES chargé de la région ouest, M. Mechab. Il estime que « la paralysie de l'université algérienne est maintenant une réalité que nul ne peut ignorer ou occulter ». La coordination régionale ouest du CNES, qui s'est réunie, jeudi, à l'université des sciences d'Oran (USTO), en présence des représentants des sections des universités d'Oran (Es Sénia), USTO, Mostaganem, Sidi Bel Abbès et Tiaret, du centre universitaire de Mascara et de l'ENSET d'Oran, a, d'ailleurs, affirmé que « les effets du mouvement de grève national entamé le 13 mai 2006 paraîtront encore plus à partir de cette semaine, avec le début des examens ». Dénonçant les intimidations de l'administration envers les enseignants et leurs représentants au niveau du centre universitaire de Mascara et des universités de Mostaganem et Sidi Bel Abbès, la coordination régionale considère, dans une déclaration datée d'hier, que le blocage des flux des étudiants sera la conséquence immédiate de la non-prise en charge des revendications des enseignants. Revenant sur les décisions de suspension prises par le recteur de l'université Djillali Liabès, la coordination relève que les « agissements irresponsables et l'excès de zèle du recteur, Nacer Tou, qui s'est distingué au niveau national par la suspension de cinq délégués (...) ne fait que renforcer la détermination des enseignants à aller jusqu'au bout de leur lutte ». Mettant en relief l'« incompétence » de M. Tou à gérer un conflit social ordinaire, les animateurs de la coordination sont convaincus que « les décisions de Tou sont l'expression d'une hogra authentique que la communauté universitaire, dans son ensemble, ne peut accepter ». A ce propos, la coordination déclare que la levée de ces mesures « injustes » devient le « préalable des préalables ». Par ailleurs, les enseignants syndicalistes de l'Ouest qui refusent que le CNES devienne un « appareil », considèrent que les décisions du dernier conseil national sont « antistatutaires et ne font qu'approfondir les divergences au sein du CNES ». Annonçant le boycott des examens dès cette semaine, ces mêmes enseignants réitèrent leur appel en direction des sections non grévistes pour rejoindre le mouvement de protestation et de retirer leur confiance au coordonnateur national.