Le centre de vieillesse de Dély Ibrahim (pour femmes) a une capacité d'accueil de 120 personnes. Actuellement, le centre compte 128 pensionnaires. A la charge exclusive de l'Etat. Le cadre est agréable avec un grand jardin et des espaces de loisirs. « Initialement, c'était un centre à caractère social. Ne pouvaient y entrer que les personnes dépourvues de famille », déclare le directeur de l'établissement, M. Lebsari. Aujourd'hui, les familles tentent par tous les moyens de « caser » leur mère dans ce foyer. « Je suis encore en colère, car deux hommes d'un certain âge ont réussi à faire entrer leur mère ici. Ils prétendent qu'elle est sénile et disait n'importe quoi devant les voisins. Mais le centre ne devrait pas être une solution », ajoute le directeur. Le foyer héberge également des personnes handicapées mentales. Certaines sont âgées et handicapées. « Elles finissent leur vie chez nous. On prend en charge les obsèques et on les enterre dans l'anonymat à El Alia », déclare le directeur. M. Lebsari soulève un problème : l'absence de prise en charge par les autorités des personnes âgées. « Pas de parc pour discuter entre elles, pas d'excursions organisées par les mairies, pas d'organisme qui octroie des aides ménagères... », cite-t-il. Rien. Quand on est vieux en Algérie, on est comme mort. Ou considéré comme tel. « Le problème, ce n'est pas aujourd'hui car les personnes âgées représentent une minorité de la population totale. Le problème va sérieusement se poser dans 10 ou 20 ans. L'Algérie vieillit. » « Et nous n'avons même pas de spécialité gériatrie », conclut le directeur.