Selon les dernières données concernant le dossier de sécurisation du champ pétrolier et la délocalisation de la ville de Hassi Messaoud, le choix du comité technique de suivi du dossier se serait finalement arrêté sur le second site proposé par les autorités locales de la wilaya de Ouargla. Il s'agit du site localisé à 60 km de Hassi Messaoud, 80 km de Ouargla et 20 km du carrefour Touggourt-Ouargla-Hassi Messaoud au point kilométrique 640 sur la RN3. Trois données techniques accompagnent le plan du site choisi : terrain relativement plat, possibilité d'un exutoire et existence de deux lignes haute tension. Sinon rien ne filtre à propos des raisons qui ont prévalu à ce choix plutôt qu'un autre, alors que le site le plus probable jusque-là concernait le lieudit Hassi Sayah, situé à 30 km de Ouargla et à 50 km de Hassi Messaoud au PK 201 sur la RN49. Venant renforcer l'étude technique effectuée en collaboration avec Sonatrach pour l'implantation d'un nouvel aéroport à 40 km de Ouargla sur la route de Hassi Messaoud, et bien avant l'annonce inattendue du projet gouvernemental de délocalisation, ce site devait accueillir une infrastructure aéroportuaire se substituant à deux aéroports situés à peine à 90 km l'un de l'autre à mi-chemin entre Ouargla et Hassi Messaoud afin de couper la poire en deux. Pour rappel, ce projet a été proposé par Abdelmalek Sellal, ministre des Transports de l'époque suite aux entraves techniques rendant impossible l'extension de la piste d'atterrissage de l'aéroport de Hassi Messaoud après la découverte de réserves pétrolifères à proximité. L'étude de faisabilité de l'aéroport a donné lieu à quatre choix, dont un seul le situant à 25 km de Ouargla vers Hassi Messaoud a reçu a priori un avis favorable. La préoccupation actuelle des autorités locales est évidemment l'application des directives de l'instruction Ouyahia n° 5 du 4 décembre 2004. Sur le plan local, il s'agissait en premier lieu de geler les constructions et l'octroi de permis de construire puis de dresser un état des lieux exhaustif sur l'environnement de Hassi Messaoud. Ces deux mesures ont eu pour effet direct le recensement des constructions et installations pétrolières et parapétrolières de Hassi Messaoud. Mais il semble que l'élimination radicale des bidonvilles de la ville du pétrole explicitement exigée par le comité de suivi du dossier pose problème. la vision centrale est de procéder rapidement au transfert des populations des huit bidonvilles recensés, les services de la daïra ayant dénombré 306 familles, soit environ 1500 personnes concernées. Le transfert devrait s'effectuer vers un centre de passage implanté quelque part et de recourir au besoin à la force publique pour délocaliser les habitants des bidonvilles comme prévu par l'instruction gouvernementale. La vision locale est tout à fait autre et voudrait que les populations soient transférées en douceur tout près du site choisi pour accueillir la nouvelle ville. Des habitations en préfabriqué sont prévues dans le scénario local afin d'aller plus vite et constituer un noyau du nouveau Hassi Messaoud qui offrirait à la population les infrastructures nécessaires à leur sédentarisation après tant d'années de dénuement, l'objectif premier étant d'éradiquer l'habitat précaire dans la zone pétrolière à l'occasion de ce projet. Mais le problème qui se pose à ce jour est que lesdits habitants ne veulent pas être transférés vers une zone isolée, puisque la plupart réussissent à trouver de l'embauche même temporaire dans les sociétés du coin. En outre, l'action concrète attendue des autorités locales est la démolition des bidonvilles d'autant qu'ils se situent tous au-dessus des pipelines avec ce que la situation comporte comme danger, vu les nombreux incendies enregistrés depuis des années aux alentours, mais qui n'ont pas causé de dégâts majeurs pour le moment. Le transfert de ces gens s'avère des plus ardus même si les derniers échos parlent d'une opération possible durant l'été pour que la prochaine rentrée se fasse dans le nouveau centre de vie prévu à cet effet. Ce n'est qu'à ce moment là que le bilan des autorités locales passera du simple gel et recensement des constructions à une phase plus concrète et que le choix réel du site devant abriter le nouveau Hassi Messaoud sera enfin confirmé.