Il s'agit peut-être là de la première phase de délocalisation à Hassi Messaoud tel qu'annoncé par les pouvoirs publics depuis deux ans et réitéré par le chef du gouvernement le 29 janvier dernier en marge de l'inauguration du Salon international des hydrocarbures et du gaz (Sihgaz 2007). M. Belkhadem avait alors déclaré devant un panel de journalistes que la délocalisation des familles occupant les bidonvilles de la ville du pétrole vers un emplacement dans la périphérie de Hassi Messaoud se fera dans un futur proche. Ce sont 306 familles recensées lors d'un inventaire général effectué par les autorités locales qui sont concernées par cette action. Selon Djamel Bensaci, 2e vice-président de l'APC de Hassi Messaoud, une commission technique récemment créée et constituée par les services techniques communaux, la Protection civile, la sûreté de daïra et le Croissant-Rouge algérien a procédé dès hier à des sorties sur le terrain en vue d'actualiser la base de données concernant les familles des bidonvilles et s'enquérir notamment du nombre et des différents niveaux scolaires des enfants scolarisés. La recherche de données concernant la situation sociale réelle de ces familles vient en application des orientations du wali de Ouargla suite à sa dernière réunion tenue avec la commission de sécurité de la daïra de Hassi Messaoud. M. Melfouf avait alors insisté sur la nécessité de la prise en compte de deux volets essentiels, à savoir la garantie du maintien de la scolarisation des enfants et du travail des parents, sachant que la plupart des habitants des bidonvilles se sont initialement installés dans l'attente d'une embauche. Mais la problématique des nouveaux bidonvilles implantés après le recensement général dans l'espoir de bénéficier d'un logement étatique grâce au transfert d'un bidonville vers le nouveau Hassi Messaoud pose problème. Selon nos informations, il existerait en fait plus 500 familles actuellement dans les bidonvilles de Hassi Messaoud. Autre information, alors qu'on s'attendait à des difficultés de contact, ou des cas d'insoumission, le bilan de la première journée est plutôt positif. Les familles approchées auraient apprécié l'imminence de leur transfert et les dispositions prises par les pouvoirs publics. Précisons également que Amar Zeïd, P/APC de Hassi Messaoud, est actuellement à Alger en mission portant sur la délocalisation de sa ville et peut-être pour la préparation de l'installation vraisemblablement ce jeudi du conseil d'administration de l'établissement de gestion de la nouvelle ville de Hassi Messaoud. De même, la bâtisse destinée à abriter le siège de cette EPIC à Hassi Messaoud, qui n'est autre que l'ex-nouveau siège de l'inspection de l'éducation, est actuellement en phase finale d'aménagement. Pour rappel, le conseil interministériel, réuni le 22 janvier dernier sous la présidence du chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, avait décidé de créer un Etablissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) chargé de gérer la réalisation de la ville nouvelle de Hassi Messaoud. Comme précisé dans le communiqué du conseil du gouvernement, le conseil d'administration de cet établissement, créé en vertu d'un décret exécutif de septembre 2006, sera installé le 15 février et tiendra le même jour son premier conseil d'administration sous la présidence du ministre de l'Energie et des Mines. Il est enfin important de souligner les dernières déclarations du chef du gouvernement lors de l'inauguration du Sihgaz 2007 à Hassi Messaoud concernant « le recours à un appel d'offres national et international pour le choix d'un bureau d'études chargé de réaliser les études détaillées et le contrôle des travaux de réalisation dès que le site de la nouvelle ville sera fixé » ainsi que le caractère grandiose de la nouvelle ville de Hassi Messaoud pour laquelle le conseil du gouvernement a opté pour « un plan urbanistique d'une ville moderne, linéaire et avec des rues perpendiculaires ». Toujours selon M. Belkhadem, la construction de la nouvelle ville de Hassi Messaoud devra répondre à des normes très strictes, y compris celles concernant l'utilisation du cachet architectural spécifique au Sahara et celles relatives à une ville pétrolière, et pour cela un noyau constitué d'une vingtaine d'experts algériens, entre urbanistes, architectes et ingénieurs s'y attellent.