Reléguée au second plan pendant des années, la situation de l'enfance en Algérie appelle un véritable plan Orsec. La violence, qui a marqué le pays durant les dix dernières années, l'éclatement de la cellule familiale du fait de la crise économique et des conséquences d'un code de la famille qui permet la mise à la rue des enfants ont été les principaux facteurs qui ont transformé la vie de tout un pan de l'enfance en enfer. Les statistiques sur la délinquance juvénile et sur les enfants privés de famille vivant dans les foyers de l'Etat (voir les articles sur le sujet) sont alarmantes. Durant l'année écoulée, les statistiques officielles ont fait état de 28 214 enfants en difficulté, 2896 enfants privés de famille, 3319 enfants en danger moral, 7054 enfants victimes de violences et 10 965 mineurs arrêtés par les services de police. Ces chiffres connaissent chaque année une hausse substantielle prouvant l'évolution dangereuse de la situation de l'enfance en Algérie extrêmement liée aux violences contre les ascendants dont les crimes ont atteint, entre 2002 et 2003, 1100 cas. Si les services de gendarmerie et de police ont créé des structures de protection des mineurs ; du côté de la législation, un vide énorme a été constaté et a poussé les autorités à élaborer un texte de loi garantissant les droits de l'enfant pour une meilleure protection. Aujourd'hui, quelque 550 enfants âgés entre 8 et 14 ans, issus de familles victimes du terrorisme et de familles de terroristes, ainsi que des adolescents privés de famille se réuniront à Alger pour fêter ensemble la Journée internationale de l'enfance. Il sera certes difficile d'oublier en l'espace d'une journée les douleurs et les misères que les adultes ont causées pour détruire ce monde d'innocence, mais il est fort probable que ces enfants donneront une belle image d'espoir au monde entier.