Le pouvoir d'achat des Algériens, déjà fort laminé par la cherté des produits de base, va encore dégringoler. Une tendance qui contraste pourtant avec l'embellie financière que connaît le pays à travers les recettes pétrolières. Ainsi, à partir d'aujourd'hui, les tarifs à la consommation de l'électricité et du gaz connaîtront des augmentations, selon les cas. Cette information, qui a déjà circulé, a été confirmée officiellement, hier, par la Commission de régulation de l'électricité et du gaz (CREG). Dans un communiqué répercuté par l'APS, il est précisé que la décision porte sur une augmentation des tarifs de l'électricité de 4,9% pour les clients basse tension (dont les ménages), 9,5% pour les clients moyenne tension (PME-PMI) et de 10,5% pour les clients haute tension (essentiellement les industriels). Quant à la consommation du gaz, indique la même source, les ménages verront leur facture augmenter également de 4,9%, alors que la hausse est fixée invariablement à 9,5% pour les clients moyenne et haute pression (industriels et PME-PMI). Il faut dire que ces augmentations dans le domaine énergétique risquent de pousser les citoyens à davantage de restrictions en matière de consommation alimentaire. La pauvreté, qui gagne de plus en plus des pans entiers de la société, s'accentuera à la faveur de telles mesures « impopulaires ». Ceci, surtout, avec les effets induits qu'engendrera cette hausse sur un certain nombre de produits et de services. On pense, par exemple, au prix du pain. L'été dernier, les boulangers avaient invoqué le problème de la facture d'électricité comme argument pour la majoration de ce produit de première nécessité. Or, selon la CREG, « les augmentations ainsi décidées permettront à Sonelgaz de disposer des ressources financières pour la réalisation des investissements importants nécessaires à la satisfaction de la demande en électricité et en gaz dans de bonnes conditions de qualité de service, et également de faire face à la hausse du prix de ses achats de gaz naturel ». Pis, cette instance annonce, au malheur des familles surtout, que « des augmentations, de niveau identique, des prix de cession de l'électricité et du gaz sont d'ores et déjà programmées à compter 1er décembre prochain ». Ceci se passe alors que les salaires demeurent dérisoires et ne correspondent pas au coût réel de la vie. Le gouvernement n'arrive pas à réajuster le Salaire national minimum garanti (SNMG), fixé officiellement à 10 000 DA, mais réellement à 8000 DA. C'est à la suite d'une demande introduite par Sonelgaz que la CREG a pris, lors de la session de son comité de direction tenue avant-hier, « une décision de réajustement des tarifs de l'électricité et du gaz », précise le communiqué. Il est noté que la décision est prise conformément à la loi 02-01 du 5 février 2002 sur l'électricité et la distribution du gaz par canalisations qui attribue à la CREG, organisme de régulation indépendant et autonome, entre autres missions, celle de fixer les tarifs de l'électricité et du gaz.