Dans 5 ans notre taux de croissance atteindra, selon lui, 7%. Le pouvoir d'achat des Algériens s'est amélioré de 60%. C'est ce qu'a affirmé le ministre de la Participation et de la Promotion des investissements, M.Abdelhamid Temmar. Pourtant, les citoyens et certains syndicalistes du secteur de la Fonction publique ne partagent pas le même avis. Ils estiment par contre que le pouvoir d'achat a diminué à cause de l'augmentation des prix de certains produits alimentaires. Pour les syndicalistes de différents secteurs de la Fonction publique, le monde du travail est confronté aujourd'hui à la montée du chômage, au développement de la précarité, à l'expansion du secteur informel et du travail au noir ainsi qu'à l'élargissement de la pauvreté dans un contexte de quasi-abandon des entreprises publiques et privées. Tout cela aggravé, considèrent-ils, par l'absence d'une véritable stratégie économique élaborée dans la concertation et ayant comme finalité, le partage équitable des richesses du pays. Ce qui mène, selon eux, à la régression continue du pouvoir d'achat, la fragilisation du système de sécurité sociale et de santé publique. D'ailleurs, les grèves déclenchées ces derniers mois pour l'augmentation des salaires traduisent la colère des employés vis-à-vis de la cherté de la vie. Pour M.Abdelhamid Temmar, l'objectif de doubler le pouvoir d'achat des Algériens d'ici 2010 est réalisable pour peu que les entreprises jouent le jeu en exploitant toutes les possibilités offertes par le gouvernement. Déjà, sur quatre années consécutives (2000-2004) l'Algérie a réalisé, selon lui, un taux de croissance économique de 5% en moyenne qui a permis une nette hausse du pouvoir d'achat des citoyens tout en gardant un taux d'inflation de 2%. La phase actuelle des réformes qu'entame l'Algérie a pour objectifs, estime M.Temmar, de créer un environnement d'affaires attractif à travers, notamment, une gestion de la masse monétaire à un taux d'intérêt favorable, une stabilité du taux de change, des tarifs douaniers qui assurent une protection calculée et, enfin, un régime d'impôt incitatif. Elle a également pour objectifs «d'accélérer la refonte structurelle dans le but de l'accroissement du pouvoir d'achat du citoyen et de la réduction du chômage de manière à renforcer la stabilité sociale». Il argumente notamment ses déclarations par le fait que, de 2000 à 2004, le gouvernement a construit des unités secondaires. «Il ne l'a jamais fait dans l'histoire et ce depuis l'indépendance», a-t-il souligné avant de poursuivre:«Entre 1999 et 2004, on a dépensé 34 milliards de dollars. On commence à dépenser 60 milliards de dollars jusqu'à 2009». Pour M.Temmar, l'Algérie recycle ses recettes financières de façon extraordinaire. «Nous sommes en train de projeter le pays dans les vingt années à venir. Nous avons l'argent pour construire une économie hors hydrocarbures. Dans 5 ans, notre taux de croissance atteindra 7%». Le taux record de 6,7%, selon lui, est une «vraie croissance», contrairement à d'autres avis qui estiment qu'elle n'est due qu'aux recettes pétrolières, aux dépenses et aux rendements du secteur agricole. Il s'en explique de la façon suivante: «durant les années 90 et 96, où les données économiques étaient les mêmes que celles d'aujourd'hui (bonne année agricole, programme d'ajustement en place, prix du baril à 24 dollars), les taux de croissance étaient respectivement de 0,8 et 3,4% . Or, nous en sommes, selon le ministre, au taux de 6,7% de croissance grâce seulement, a-t-il insisté, à la politique économique menée par le président».