Des villes vertes, un plan pour la planète », tel est le thème retenu cette année par l'organisation onusienne pour célébrer la Journée mondiale de l'environnement. Le programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) a choisi la ville américaine de San Francisco pour abriter les festivités officielles marquant cet événement planétaire. Le PNUE propose, à cet effet, de souligner la dimension humaine des problèmes environnementaux, de donner aux individus les moyens de devenir des acteurs du développement durable équitable, de renforcer l'idée que la participation des communautés locales est une condition essentielle pour le changement des comportements en matière d'environnement et de susciter des partenariats qui assurent à tous les pays et à tous les peuples un avenir plus sûr et plus prospère. Mais là, force est de constater que la culture environnementale est loin d'avoir gagné ses galons en Algérie, et cela, malgré une batterie de mesures protectrices et coercitives. Des mesures normalement destinées à préserver le cadre de vie par la création notamment d'espaces verts aux alentours des cités urbaines et la plantation d'un plus grand nombre d'arbres, le tout sur fond de directives impliquant les collectivités locales par le truchement de la fameuse charte de l'environnement signée il y a deux ans par les membres des APC. Or la réalité est amère et même si un effort est consenti par les pouvoirs publics en dégageant, par exemple, un espace réservé à la verdure, on trouvera toujours des spéculateurs, souvent des relais à des pontes, qui accaparent le terrain en question et le transforment en lot urbanisable. Et à l'instar d'autres grandes villes du pays, Constantine vit une sinistrose écologique. En effet, parent pauvre en matière d'espaces verts, la ville du Vieux Rocher est rongée par le béton même si un peu plus de 175 000 arbres ont été plantés, officiellement s'entend, durant la période s'étalant d'octobre 2004 à mars 2005 sur le territoire de la wilaya, dont 103 793 au niveau du chef-lieu de wilaya. La moindre parcelle de terrain est perçue comme une poche urbaine susceptible d'accueillir une cité populeuse ou un bâtiment administratif où aucune place n'est pratiquement cédée à la verdure. Les autorités locales ont tenté de corriger ce terrible oubli en lançant notamment une opération de reboisement au niveau de certains quartiers, pour conforter notamment les sites touchés par les glissements de terrain, comme cela a été préconisé par des experts étrangers, mais la préservation de l'environnement ne fait pas réellement partie de notre culture, estiment des écologistes, citant à cet effet le cas des 600 arbustes plantés dans la matinée et arrachés le soir même du côté de la cité Boussouf. Autre tentative des pouvoirs publics de remédier au manque criant des espaces dans cette ville, c'est d'exploiter des assiettes, récemment débarrassées de leurs habitations. Il y a quelques mois en effet, en juin 2004 plus exactement, l'aménagement des sites des ex-bidonvilles évacués de leurs locataires avait fait l'objet d'une rencontre au palais de la culture Malek Haddad de Constantine, à l'issue de laquelle autorités locales, architectes et société civile étaient arrivés à la conclusion de transformer les terrains vacants en espaces verts. Etant à l'origine une forêt, les 11 hectares du terrain Tennoudji, qui abritait il y a près d'une année des centaines de familles, devaient normalement être replantés, selon les premières orientations de la commission chargée de ce dossier, alors qu'il avait été proposé de transformer le site de Bardo en terrain de jeux et de loisirs pour enfants. Une année après, Constantine est toujours aussi démunie en matière de verdure. Les premières orientations et les propositions émises lors de la journée d'étude ne seraient-t-elles donc plus qu'un vœu pieux ?