Les mordus de salsa et de tango pourront s'enivrer durant deux heures de ce genre de sonorités, demain, à 21 h à la salle Ibn Khaldoun. Deux artistes de renom y seront présents pour donner chacun une prestation. La première artiste à monter sur scène sera la chanteuse argentine Barbara Luna. Cette dernière transmet les richesses multiples des musiques d'Amérique latine : les rythmes de la salsa, du tango et du candombé côtoient la chacarera argentine, le lando péruvien et le jaropo vénézuélien. Barbara Luna est née en plein cœur de pampa, à Roque Perez. Elle a grandi dans les grands espaces. Enfant, elle allait à l'école en poney et ses seuls compagnons étaient les animaux de la ferme. Dans sa prime enfance, elle participe à des fêtes de village où elle chante le répertoire populaire en s'accompagnant de trois accords de guitare. Sa réputation grandit peu à peu. Elle intègre une troupe de danse folklorique. A 15 ans, elle représente la province de Buenos Aires au festival national de Malambo, où elle remporte le premier prix. Un grand producteur veut la faire éclore au parfum du jour mais son père s'y oppose sous prétexte qu'elle est trop jeune. A 17 ans, Barbara s'installe en ville pour poursuivre des études d'architecture. Parallèlement à son cursus universitaire, elle plonge complètement dans la musique. En 1995, elle s'installe en France. Là, elle continue de faire du parachutisme et chante fréquemment dans les clubs. Un fan fortuné de Barbara lui propose de financer son premier enregistrement. Avec A la vida, a la muerte, la carrière de Barbara démarre en trombe. Ayant réussi à s'imposer sur la scène artistique internationale, elle continue avec un mélange de tango, de jazz et de salsa. Le deuxième artiste programmé est l'accordéoniste Raul Barboza. Celui-ci est né en 1938 à Buenos Aires. Son père lui offre son premier accordéon à l'âge de sept ans. On l'appelle à l'époque Raulio el mago (le petit magicien). En 1950, il sort son premier album avec le groupe Irupé. En 1958, il fonde son premier groupe avec lequel, pendant dix ans, il jouera le chamamé dans toutes les régions d'Argentine. Sa première tournée se fera en 1961. Trois ans plus tard, il effectuera des tournées régulières dans le sud du Brésil où il devient fondateur de la tradition des chamameceros. En 1985, il reçoit le prix Konex, qui reconnaît en lui une des cinq meilleures figures de l'histoire de la musique populaire de la section instrumentiste de folklore. En 1993, il réalise le premier album à paraître sous son nom en France. L'album reçoit le grand prix du disque de l'académie Charles Cros, quatre Clefs Evénements Télérama, un Diapason d'or et, un choc, Le monde de la musique.