Elle chantera ce soir, les richesses multiples des musiques d'Amérique latine: les rythmes de la salsa, du tango et du candombé. La salle Ibn Khaldoun continue d'abriter des soirées aux musicalités différentes et aux saveurs multiples. L'établissement Arts et Culture semble trouver sa logique : miser sur la qualité et la diversité à la fois. Qu'à cela ne tienne! Pour ce soir, on vous a concocté un programme tout aussi original qui colle à l'air du temps, a fortiori à l'approche de l'été: la salle Ibn Khaldoun accueille à partir de 21h la chanteuse Barbara Luna qui nous transportera assurément par ses ballades latines douces et orageuses en passant par les sulfureux sons cubains. Barbara Luna transmettra les multiples richesses des musiques d'Amérique latine : les rythmes de la salsa, du tango et du candombé qui côtoiront la chacarera argentine, le lambo péruvien et le jaropo vénézuélien. Née en plein coeur de la pampa, à Ruque Perez, Barbara Luna a grandi dans les grands espaces. L'omniprésence de la nature, les cieux aux reflets changeants, le respect de la terre et de ses rythmes... ont forgé la musique et la personnalité de Barbara. Enfant, elle allait à l'école en poney et ses seuls compagnons étaient les animaux de la ferme (son amie la plus proche vivait à une trentaine de kilomètres). Barbara Luna commence à chanter et à danser très tôt, lors des soirées familiales où toute la maisonnée se retrouve après le dur labeur de la journée. Dès l'enfance, elle participe à des fêtes de village où elle chante le répertoire populaire (milanga ou chansons à la mode de l'époque) en s'accompagnant de trois accords de guitare. Sa réputation grandit peu à peu et elle intègre une troupe de danse folklorique. A 15 ans, Barbara représente la province de Buenos Aires au festival national de Malambo, où elle remporte le premier prix. Un des plus grands producteurs-découvreurs de talent de la télévision argentine veut la propulser sur la scène nationale, mais le père de Barbara s'y oppose: sa fille est beaucoup trop jeune et pour lui qui vient de la terre, chanter ce n'est pas un vrai métier... A 17 ans, Barbara part en ville suivre des études en architecture. Elle se plonge parallèlement dans la musique : cours de chant, de guitare et pérégrinations en Argentine, Bolivie et Pérou pour connaître le patrimoine populaire avant qu'il ne disparaisse. Là, elle découvre des trésors méconnus et méprisés du grand public. Elle décide de se faire l'apôtre de ces chants traditionnels dont elle insufflera une touche tout à fait contemporaine. En 1995, Barbara vient s'installer en France, près de Lyon. Son amour de la liberté s'exprime par la fougue de partir s'exprimer ailleurs. Un soir, entraînée par une groupe d'amis, elle arrive pendant le concert d'un chanteur en vogue et découvre sur scène... son grand ami perdu de vue, Yuri Buenaventura. Un fan fortuné de Barbara lui propose de financer son premier enregistrement. Un jour au détour d'une rue, elle croise Yuri en route pour Radio Nova. Il fait écouter sa maquette à une grande figure de cette radio. Ce dernier séduit par sa musque, décide de créer son propre label, qui à ce jour, ne compte que cet album et persuade Mélodie de distribuer le disque. Avec A ma vida a la muerté, la carrière de Barbara démarre en trombe. En 2001, sort India Morena, son deuxième album, dans lequel elle continue à explorer cette rencontre entre les sources de la musique argentine et son devenir. Sur ce disque, se croisent candomblés, tangas chacareras, mais aussi d'autres rythmes sud-américains. Le métissage des musiques est renforcé par des textes engagés, «Somos» correspondant à la quintessence de son talent. Avec sa famille de musiciens issus d'horizon divers, Barbara Luna continue d'explorer les musiques et nous enivrer généreusement par ces mélodies salsa 1933 et tango. Elle explore les racines africaines et amérindiennes de la musique argentine. Des racines qu'elles a fait siennes en sachant parfaitement les restituer en belle musique.