En ces temps de disette et de débrouillardise, chacun y va de son côté et met son grain de sel comme pour mieux illustrer le dérèglement avancé de la vie publique. Les fraudeurs, comme on se complaît à les affubler, se taillent la part belle dans le transport interurbain à Chelghoum Laïd, au détriment des chauffeurs de taxi qui détiennent une licence d'exploitation et qui payent rubis sur l'ongle les impôts et les charges. Cette situation de concurrence « illégale » ne date pas d'aujourd'hui dès lors qu'elle était déjà de mise à l'orée des années 1990, avec la livraison des cités Abdellah Bacha et les 500 Logements CNEP, destinations privilégiées des automobilistes clandestins en raison d'une très forte densité d'habitants concentrés dans ces deux quartiers. or, force est de constater que cette pratique illicite s'étend à présent à d'autres sites, comme la cité des baraques, le marché de gros, etc. En dépit des verbalisations et des mises en fourrière récurrentes, les fraudeurs n'en démordent point ; ils se bousculent au portillon d'une clientèle qu'ils ravissent au nez et à la barbe des chauffeurs de taxi « réguliers ». A leur pitance défendant, les indus automobilistes sont souvent aux aguets, desservant toutes les cités et squattant les espaces réservés au stationnement. Le persistant jeu du chat et de la souris entre cette engeance de chauffeurs clandestins et les représentants de l'ordre public s'éternise depuis plusieurs années déjà.