ça fuse de partout. Le phénomène des motos surgissant comme des bolides est omniprésent à Mila avec, à la clé, des accidents sanglants, parfois meurtriers. Les mobylettes foisonnent dans la plupart des agglomérations du sud de la wilaya : Tadjenanet, Téleghma, Oued Athmenia avec, cependant, des pics signalés du côté de la ville de Chelghoum Laïd, surtout durant l'été, période, par référence, propice à l'apparition extraordinaire de ces engins. Les conducteurs, souvent des jeunes écervelés, ou carrément des adolescents en mal de sensation et de faits d'armes, ont une emprise quasi-totale sur les grands boulevards, endroits de prédilection pour la parade et la démonstration de quelques facettes de conduite et de domptage de leurs tonitruants deux-roues. Si bien que les artères grouillant de monde sont devenues un expiatoire aux ébats folâtres de ces pilotes dignes de la Formule 1 qui, sous l'effet éthylique ou par bravade juvénile, exécutent des numéros périlleux sur la voie publique indisposant, au passage, les automobilistes et donnant des sueurs froides dans le dos des passants. Les places commerçantes et les rues ayant pignon sont déjà ce qu'elles sont avec le pullulement des squatteurs de tout acabit qu'il aura fallu que les motocyclistes viennent y mettre leur grain de sel dans ce décor qui n'a rien de rassurant, en encombrant davantage la voie publique et en perturbant le trafic routier. Les scènes de femmes et d'enfants traversant à vive allure la chaussée au risque de se voir emboutir et les piétons désemparés, pour ne pas dire terrorisés au passage foudroyant de ces machines infernales, font désormais partie du quotidien de la population qui encourt des dangers certains. Les frimeurs et les mauvais plaisantins pilotant de grosses motos dotées de pots d'échappement aux décibels assommant ont la peau dure, comme en témoignent les carrousels récurrents qu'ils étalent sans coup férir au vu et au su de tous. Leurs errements et leur batifolage, au-delà des accidents sanglants qu'ils provoquent à des intervalles presque réguliers, ne sont pas sans porter un coup dur à un cadre de vie lamentable, ainsi que l'atteinte caractérisée au droit au repos d'autrui.