Les résultats d'une enquête publiée dans le dernier numéro de la revue El Ousra, éditée au mois d'avril dernier par le ministère délégué chargé de la Famille et de la condition féminine montrent que le taux de la population féminine active est de l'ordre de 14,28 %. Les postes d'emploi féminins sont passés de 497 200 en 1988 à 870 620 en 1998, pour atteindre 1 364 220 (sur 7,175 millions d'emplois) à la fin de 2003. L'enquête a noté que 54,4 % des femmes travailleuses ont un niveau d'instruction secondaire ou supérieur. L'autre caractéristique importante de l'emploi féminin est que ce dernier concerne en majorité les femmes célibataires qui représentent 54 % des postes occupés, suivies des femmes mariées avec 31 % des postes de travail. Les veuves et les divorcées occupent 15 % seulement des postes d'emploi féminins. Les enquêteurs ont reconnu que le taux d'activité féminine a évolué de façon très lente, précisant néanmoins qu'une hausse considérable de cette activité a été observée durant la décennie 90, liée certainement à la crise économique mais également aux conséquences du terrorisme sur les conditions de vie au sein des familles. Ainsi, le taux d'activité féminine a, selon l'enquête, doublé en 10 ans. Il est passé de moins de 10 % en 1988 à 17 % en 1998. Les femmes travailleuses et celles à la recherche d'un emploi sont relativement plus jeunes que les hommes, puisque 56 % des femmes actives sont âgées de moins de 40 ans. La plupart de ces dernières appartiennent aux tranches des 25-29 ans et 21 % à la tranche des 20-24 ans. Les femmes actives sont présentes surtout dans les secteurs de l'administration et de l'industrie avec les taux respectifs de 48,4% et de 24,2%, suivis des secteurs du commerce et des services avec un taux de 12,5% et de l'agriculture avec 11% des emplois. Les femmes occupent 2,9 % des postes d'emploi dans les secteurs des transports et des communications alors que dans le bâtiment elles ne représentent que 1% seulement. Dans l'éducation nationale, les femmes occupent 47,9% des postes d'emploi, dans la santé publique 18,2%, dans les collectivités locales 11 % des postes, dans l'enseignement supérieur 5,3%, dans la formation professionnelle 2,3%, et dans les autres secteurs 14,6%. En tout, dans le secteur de la fonction publique, les femmes occupent 26,7% des postes d'emploi. Dans l'administration, elles représentent 31,7 % de l'encadrement, 36,6 % du personnel de niveau maîtrise et 17,4 % du personnel d'exécution. percées L'enquête a révélé, par ailleurs, que sur les 2811 postes de magistrats, 922 sont des femmes. A la sûreté nationale, les policières sont au nombre de 5979, dont 21 sont des commissaires. En dépit de la percée importante des femmes dans l'enseignement supérieur, les statistiques montrent qu'en 2002 sur les 1239 postes de professeurs universitaires, 197 sont occupés par la gent féminine. En 1996, elles étaient 338 femmes professeurs universitaires, sur un effectif de 726. L'accès des femmes aux postes de maître de conférences et de chargé de cours a connu une hausse significative en 2002. Sur un effectif de 1997 maîtres de conférences, 363 sont des femmes et sur les 8605 chargés de cours, 363 sont également des femmes. Quant aux maîtres assistants, sur les 7690 postes, 3022 sont occupés par des femmes. Dans le secteur de la santé, les femmes ont fait une percée considérable notamment dans le domaine de la chirurgie dentaire, où elles représentent, selon l'enquête 71%, en pharmacie 74,1%, dans la médecine générale 53,91% dans la médecine spécialisée. Elles représentent 52,98%, des docents 34,78%, et 47,76 des postes de maîtres assistants. Dans le secteur économique, notamment en matière d'investissement, l'enquête a révélé qu'entre 1999 à 2003 les femmes ont réalisé 79 projets qui ont créé 1433 emplois. Au 31 décembre 2002, les femmes bénéficiaires de microcrédits représentaient 30 % des 11 216 projets financés par l'Etat. Dans les assemblées locales, elles sont au nombre de 147 élues membres des APC et 113 membres d'APW. Au parlement elles représentent 3,9 % des députés et 4,90 % des sénateurs. Le meilleur taux de représentativité des femmes a été enregistré au lendemain de l'indépendance, soit 5 %, pour être ramené à 3,9 % en 1997, à 1,45 % en 1982, à 2,4 % en 1987, et à 2,41 en 1997. Les spécialistes ont expliqué que les carrières professionnelles féminines sont parfois interrompues du fait des charges familiales, de l'absence de possibilités de travailler à temps modulé, de l'insuffisance de structures spécialisées dans la garde des enfants en bas âge.