Le principe de l'égalité entre les sexes, au sens des droits et devoirs, est garanti par la Constitution algérienne ainsi que par l'ensemble des lois régissant les domaines du droit civil, pénal, administratif ou commercial. Outre les dispositions du code de la famille, y compris les nouveaux amendements, qui restent encore discriminatoires, beaucoup de progrès ont été réalisés en assurant aux femmes les mêmes droits qu'aux hommes pour l'accès à l'éducation, à l'emploi notamment. Selon les statistiques de l'Office national des statistiques (ONS), la participation des femmes à la vie active est en progression avec un chiffre de 933 024 femmes qui travaillent et 318 337 chômeuses en 2003. L'ONS affirme que le taux de féminisation de la population active était de 15,21% en septembre 2001. Le taux d'activité de l'emploi féminin en milieu urbain est de 18,28% contre 8,61% en zone rurale pour la même année. Selon les estimations, la population occupée dans le secteur informel est de plus de 200 000. Mais il reste que le taux de chômage est sous-estimé. Une enquête réalisée en 2004 par un bureau d'études privé, Ecotechnic, estime le taux de chômage des femmes à 41% contre 22% chez les hommes alors que l'ONS donne le taux de 25% de chômage féminin en 2003. La législation du travail ne contient pas d'articles discriminatoires à l'encontre des femmes, mais le statut d'infériorité de la femme dans la famille consacré par le code de la famille et les pratiques sociales lui collent au dos. Ce sont là les obstacles qui empêchent l'application effective de l'égalité dans le travail tel qu'il est consacré par les textes. Les discriminations salariales sont bannies par la loi, mais elles existent, que ce soit dans le public ou le privé. Elles sont en fait plus fréquentes dans le secteur privé qu'il soit formel ou informel. Elles sont généralement mal rémunérées ne dépassant pas le smig si ce n'est en dessous de cette fourchette prévue par la loi. L'absence de convention collective ainsi que de représentation syndicale complique leur situation qui profite aux employés. L'enquête nationale réalisée en 2004, citée plus haut, fait clairement apparaître ces discriminations salariales entre les sexes. Un état de fait qui n'est malheureusement pas pris en charge par les pouvoirs publics. Les recrutements opérés dans la Fonction publique, selon les statistiques officielles, dans les années 1996 et 1997 ont atteint les taux de 65% et de 58%. Quatre grands secteurs en l'occurrence l'éducation, la justice, les services de santé et la presse se sont aujourd'hui réellement féminisés. L'élément féminin constitue pour ces quatre secteurs généralement les 50% des effectifs avec 45% à 48% dans l'éducation, 51% pour la santé en 1996 et enfin 26,57% des effectifs dans la justice. Concernant la presse, aucune enquête n'a été menée à ce jour sur le nombre de femmes exerçant dans ce secteur. Face à ce nombre important de femmes dans tous les secteurs que représentent-elles dans les postes de responsabilités, décisionnels ou politiques ? Une part infime devant le nombre d'hommes qui sont généralement leurs responsables hiérarchiques. Il est clair qu'aucune disposition législative ou réglementaire n'interdit la participation des femmes à la vie politique du pays. Il demeure que les fonctions de direction et politique sont encore l'apanage des hommes en Algérie. Il y a une sous-représentation des femmes dans ces postes importants. Au niveau de l'APN, il y a 24 élues, mais aucune d'entre elles ne siège au bureau ni au sein des bureaux des commissions ni chef de groupe parlementaire. Le Sénat compte, quant à lui, 7 femmes dont une secrétaire générale du bureau. Quant au gouvernement, 3 femmes y figurent depuis le dernier remaniement dont 2 ministres déléguées respectivement Chargée de la famille et de la condition féminine et de la Recherche scientifique (sur 40 portefeuilles). Au plan politique,une seule femme est chef d'un parti politique. Elles sont faiblement représentées au sein des formations politiques. Ce qui reflète la sous-représentation sur les listes électorales des différentes élections même si certains partis ont enregistré une certaine progression du nombre de femmes dont les partis islamistes. Par ailleurs, des femmes cadres ont été nommées ces dernières années à des postes relevant du pouvoir exécutif de wilaya, chef de daïra, et du pouvoir judiciaire, chef de juridiction, présidence du Conseil de la magistrature. Deux femmes magistrats accèdent à la fonction de présidentes de cours, elles sont également 34 présidentes au niveau des tribunaux sur un total de 56, une parmi les procureurs de la république, 137 parmi les juges d'instruction dont le nombre total s'élève à 404. Sur un nombre total de 2751 magistrats, 846 sont des femmes. Des nominations de femmes ont été aussi faites dans les universités, la Banque nationale d'Algérie rappelle le rapport du gouvernement algérien présenté au Nations unies sur l'application de la CEDAW. Au niveau de l'Administration, 367 femmes, soit 8%, occupent des postes supérieurs de l'Etat. Dans la diplomatie, 4 femmes sont nommées ambassadeurs.