Les enseignants affiliés au Cnapest ont observé hier matin un rassemblement devant le siège de la direction de l'éducation (DE) de la wilaya de Boumerdès. Les enseignants ont ainsi répondu à l'appel du conseil national de leur syndicat pour protester contre les menaces de leur tutelle exprimées dans une correspondance émanant du secrétariat général du ministère de l'Education. Au-delà de l'illégalité des mesures que compte prendre le ministère à l'encontre des enseignants qui continueraient à mener des actions de protestation décidées par ce syndicat non encore agréé, le bureau de la wilaya de Boumerdès y voit « une grave atteinte aux droits les plus élémentaires de professeurs ». Les manifestants réclament la levée des poursuites judiciaires à l'encontre de leurs syndicalistes, l'annulation de toutes les sanctions administratives et l'ouverture d'un dialogue avec les représentants du Cnapest. Dans une déclaration rendue publique en début de semaine, le bureau de Boumerdès du Cnapest appelle d'ailleurs les enseignants à ne pas se laisser intimider par les menaces de la tutelle et à poursuivre leur action de rétention des notes. Les délégués des manifestants ont toutefois tenu à souligner lors du rassemblement d'hier que le Cnapest œuvre pour le respect des intérêts des élèves, du système éducatif et du pays en général. Dans une lettre adressée au ministre de l'Education, le bureau du Cnapest s'interroge « si les menaces sont désormais un moyen de formation et de promotion de l'enseignant, si revendiquer ses droits est synonyme d'un crime perpétré par un enseignant fou, si la criminalisation du professeur profite à l'élève... » Vers midi, les manifestants se sont séparés dans le calme. Dialogue et optimisme à DjelFa Une délégation conduite par plusieurs enseignants affiliés au Cnapest, syndicat non agréé, a été reçue hier matin par le directeur de l'académie de Aïn Defla au siège de sa direction. Ce dernier a écouté ses interlocuteurs faire part de leurs préoccupations quant à la situation de crise que vit le secteur. Par ailleurs, une lettre dite de protestation lui a été remise dans laquelle les enseignants expriment leur inquiétude vis-à-vis de la dégradation de la situation demandant l'ouverture d'un dialogue afin, disent-ils, de mettre un terme à la politique de la fuite en avant. De son côté, le directeur de l'éducation nationale dira que les enseignants à Aïn Defla sont plutôt privilégiés puisque n'ayant fait l'objet d'aucune poursuite judiciaire ajoutant qu'il espère une amélioration de la situation, mais en cas de résistance, « nous serons contraints d'appliquer les instructions de la tutelle ». A ce propos, on apprendra qu'un taux de 7% d'enseignants continue à suivre le mouvement et se montre optimiste en affirmant que les choses rentreront dans l'ordre dans les prochaines heures. En revanche, un représentant syndical avancera le taux de 27% d'enseignants qui n'ont toujours pas porté les notes sur les bulletins. Sur un autre plan, signalons que le directeur de l'académie a promis l'ouverture d'une enquête concernant des dépassements constatés selon des enseignants au cours du vote pour l'élection de la nouvelle commission paritaire. Snapap et Cnapest ont marché à Béjaïa Le Snapap et le Cnapest ont observé, hier, une journée de protestation commune à travers une marche qui a rassemblé de nombreux travailleurs de l'administration publique et des enseignants du secondaire dans les rues de Béjaïa. La manifestation a été ponctuée d'une grève suivie dans les deux secteurs. Le secrétaire de wilaya du premier syndicat, M. Sadou, estime le taux de suivi de celle-ci à plus de 60%. Des administrations, à l'exemple de la wilaya, ont compté beaucoup d'absents parmi leur personnel. L'alliance syndicale a donné lieu à une démonstration de force qui satisfait la coordination qui promet de signer un retour dans la rue si besoin est. L'occasion de la prochaine rentrée scolaire est d'ores et déjà sur les tablettes des probables rendez-vous de protestation. Les marcheurs ont porté la principale exigence du respect des libertés syndicales inaugurant une plate-forme de revendications de plusieurs points exposée pour satisfaction. Aziza L., K. Mejdoub, Kamel Omar