Les enseignants ont exprimé leur refus des mesures de suspension en débrayant massivement. Après deux semaines de reprise des cours, le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) a appelé, une fois encore, à une journée de protestation afin d'exprimer son refus de la suspension de 17 enseignants dont quinze affiliés au Cnapest. Le mot d'ordre lancé par le syndicat autonome a été largement suivi, hier, par les enseignants des différents paliers, notamment ceux de l'enseignement supérieur, dans les quatre coins du pays. à Alger, plusieurs lycées à l'image de Amara-Rachid, El-Mokrani I (Ben-Aknoun), ou encore le lycée Issiakham (chéraga) ont observé un arrêt de cours durant toute la journée pour protester contre ce qui est qualifié de mesure radicale. “Le ministre de l'éducation se contredit. D'un côté, il déclare la levée de sanctions administrative et judiciaire, et de l'autre, il passe à l'application. Nous n'avons rien compris à ces décisions contradictoires. Nous espérons que cette journée de protestation le poussera à revoir sa copie”, affirme un enseignant de mathématiques. Les mêmes actions ont été enregistrées dans la wilaya de Constantine, où la plupart des établissements ont répondu favorablement à l'appel du Cnapest. “C'est un message adressé à la tutelle qui sévit malgré ses promesses. La mobilisation des enseignants ne s'est pas encore essoufflée, elle pourrait être remise à l'ordre du jour à l'approche des examens”, affirme un enseignant. Par élan de solidarité, les professeurs des autres paliers (moyen, primaire et universitaire) se sont joints au mouvement de solidarité. “Nous avons observé cette journée de protestation par solidarité syndicale”, a expliqué un maître-assistant de l'université Mentouri, affilié au syndicat du Cnes, rapporte notre correspondant. à Sétif, près de 2 300 professeurs du secondaire ont pris part à ce débrayage d'une journée. Plusieurs professeurs du moyen et primaire se sont également associés à ce mouvement. “Cette journée de protestation démontre que nous sommes toujours unis et attachés à notre bureau national. Nous contestons les décisions abusives de Benbouzid”, soutient un prof de maths au lycée Ibn-Rachiq. à Annaba, à l'extrême est du pays, le débrayage a été suivi à près de 90%. Une adhésion qui a néanmoins indisposé la direction de l'éducation de la wilaya qui regrette la poursuite du mouvement de protestation en dépit de la levée des sanctions. La même mobilisation a été au rendez-vous en Kabylie. Les PES ont, en effet, tenté d'organiser un sit-in dans l'enceinte de la direction de l'éducation de la wilaya de Tizi Ouzou. Empêchés par les responsables, ils se sont rabattus sur la voie publique. “Cette action n'est qu'une riposte contre le double langage du ministre de l'éducation nationale. Nous signalons à la tutelle que cette mobilisation est une force qui peut paralyser tous les travailleurs de l'éducation”, affirme Meziane Mériane, président du Cnapest. à l'Ouest du pays, la majorité des professeurs du secondaire a répondu favorablement au mot d'ordre décrété par le Cnapest. En effet, le taux de suivi enregistré dans les trois wilayas de l'Oranie (Oran, Aïn Témouchent et Sidi Bel-abbès) a atteint les 90%. “Les enseignants sont toujours unis, malgré les intimidations et la menace. Cette journée de mobilisation démontre, encore une fois, la capacité du syndicat qui n'a cessé de dénoncer les machinations de Benbouzid”, affirme un délégué du Cnapest. N. A. et correspondants