Djelfa, wilaya steppique, est dotée d'importants massifs forestiers : 152 000 ha de forêt naturelle dont 23 658 ha d'arbres centenaires, 32 442 ha de barrage vert et 56 100 ha de plants de protection. Les forestiers s'attellent à protéger et à valoriser une véritable richesse naturelle. En vue de maintenir l'équilibre écologique, les autorités concernées ont élaboré une étude sur la classification des zones par degré de sensibilité dont le reboisement en premier lieu. L'amélioration de la situation sécuritaire a permis l'ouverture des pistes, afin de permettre la circulation des personnes ayant déserté ces régions pendant la décennie noire, notamment dans les forêts reliant Dar Chioukh à Sidi Bayzid ou encore les douars de Aïn Rous, Guendouza, Besbassa et Jaïma. ` Il y a encore quelque temps, ce territoire de 42 000 ha était entièrement sous le contrôle des terroristes. Dans les forêts centenaires d'Ouedjba Fekirine, Haouas, Taouzara et Bahrara - pour ne citer que celles que nous avons visitées - , les milliers d'arbres brûlés, les caches et les casemates témoignent de l'ampleur des violences terroristes. Cette situation a engendré une importante dégradation des massifs outre celle dues aux catastrophes naturelles. Une opération d'assainissement sera effectuée par les services de la conservation des forêts et des centaines d'hectares seront reboisés. L'instauration progressive de l'équilibre écologique a permis également, le retour de la faune dans des zones qui ont pratiquement effacé de la carte géographique de la wilaya toute trace de vie humaine et animale. Les différentes actions entreprises par le Haut-Commissariat au développement de la steppe et la conservation des forêts (reboisement, forages, seds, plantations, etc.) ont incité les populations à retrouver leurs terres. Néanmoins, une dégradation d'un autre genre est apparue : le sacage volontaire des forêts par les riverains. En 2003, dans le cadre des actions de la police forestière, 969 délits (coupe et colportage du bois, pacage illicite) ont été enregistrés. Sachant que le patrimoine forestier demeure sous la menace du dépérissement dû aux déprédateurs, à savoir la chenille processionnaire du pin d'Alep et les xylophages (scolyte). 19 500 ha ont été traités par voie aérienne et 13 600 ha par voie terrestre. Cependant, ces actions restent limitées et méritent d'être complétées par d'autres opérations afin de stopper la prolifération des prédateurs qui continuent de ravager les forêts menaçant ainsi le maintien de l'équilibre de tout l'écosystème d'une wilaya steppique encore très menacée par la désertification. Seule la mobilisation d'importants moyens humains et matériels aiderait à sauvegarder ce précieux patrimoine naturel, selon des spécialistes.