La suppression des filières islamiques dans certains niveaux de l'éducation est devenu le nouveau leitmotiv des partis islamistes mus par la pression exercée par une base militante réfractaire à tout compromis en ce qui concerne cette question. En effet, cela semble être le nouveau cheval de bataille du MSP dont le président Bouguerra est membre du gouvernement, chose guère appréciée au mouvement même si beaucoup essaient de faire croire le contraire. Le meeting organisé jeudi dernier par le bureau local du parti de Bouguerra Soltani, devant une assistance nombreuse, n'a été en fait qu'une suite de déclarations de certains membres du parti, qui n'ont cessé de critiquer la politique du gouvernement, donc Ahmed Ouyahia. Les nouvelles réformes engagées n'ont pas été au goût des conférenciers qui ne se sont pas privés de le faire savoir. Ces derniers afficheront leur hostilité concernant la réforme de l'éducation, l'émergence des écoles privées, la loi relative à l'identité et plus important encore le devenir de la langue nationale et de l'Islam au sein de toutes ses réformes. Les critiques iront d'ailleurs crescendo, ce qui n'a pas manqué d'étonner certains présents, qui se demandaient ce que faisait Bouguerra Soltani au sein d'une formation gouvernementale aussi honnie. Guergouri, secrétaire de wilaya, s'empressera de « lever la confusion » en déclarant que son parti est tenu par le respect de la coalition présidentielle (FLN-RND-MSP), qui est elle-même tenu à respecter certains points sur lesquels le consensus serait établi. Des réponses qui n'ont convaincu personne, car elles cachaient mal le malaise des militants par rapport aux dernières réformes engagées et quelque part cautionnées par le MSP du moment que Bouguerra Soltani fait partie du gouvernement d'un Ouyahia très mal apprécié. Une grande composante islamiste conservatrice du parti reste hostile à des réformes jugées aléatoires et incertaines, voire « dangereuses pour le nation. » A noter aussi la présence des étudiants des sciences islamiques qui ont demandé par la voix de leur représentant syndical (UGEL) l'intervention du président de la République afin qu'il mette fin à ce qu'ils qualifient d'antécédents graves dans l'histoire du pays.