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Portraits de lycéens
Le bac et rien d'autre
Publié dans El Watan le 14 - 06 - 2005

Il ne mange plus, ne dort plus, ne parle plus », confie la mère de Marwen. Il passe le baccalauréat, filière sciences exactes pour la seconde fois. Marwen, l'allure dégingandée, a tout juste 19 ans.Il réside sur les hauteurs de Bologhine et profite du panorama que lui offre Notre Dame d'Afrique pour se laisser à rêvasser.
Lorsque le poids du stress est trop lourd. Deuxième jour d'épreuves et déjà son regard est creusé, son dos s'est courbé et ce sourire, dont il ne se dépêtrait jamais, l'a brutalement quitté. Sa maman confesse : « Il m'a inquiétée toute l'année. Il n'a pas surmonté l'échec de l'année dernière. Il a perdu confiance en lui et traîne depuis quinze jours comme une âme en peine. » Marwen est muet sur la question des filles. « Peut-être plus tard », répond-il gêné. Ce qui importe, « c'est d'avoir mon diplôme pour accéder à l'université », explique-t-il. Il ne tient pas à dire le métier qu'il envisage d'exercer, comme pour conjurer le sort. Il ne parlera de ses projets que lorsqu'il aura son diplôme en poche. A la maison, tout le monde semble passer le bac. Le père, la mère, les deux autres frangins de 16 et 7 ans et la sœur de 12 ans. « On n'en parle pas beaucoup à table le soir mais la tension est palpable, les mots sont étouffés à chaque gorgée d'eau. » « On évite d'en parler pour ne pas me stresser », commente Marwen. Mais visiblement ne pas en parler ou en parler conduit au même résultat. « J'ai trouvé une parade cette année pour me calmer, je pratique du sport. Je fais un peu de footing sur les hauteurs ou je joue au foot à Notre Dame », raconte-t-il. Car selon son père, l'échec de Marwen est essentiellement dû à son incapacité de gérer sa nervosité. « Il avait d'excellentes notes toute l'année dernière. Nous étions confiants quant à l'issue des examens. Mais il a eu des trous de mémoire et des malaises. Il était trop nerveux et c'est certainement ce qui a contribué à son échec », prétend son père. Une pratique sportive continue durant l'année scolaire devait permettre à Marwen d'évacuer ce trop-plein de stress. De le canaliser pour l'user à profit. Marwen confesse : « ça m'a transformé de pratiquer du sport. Je n'en avais pas très envie mais sur insistance de mon père, je m'y suis collé. Finalement, ça me fait beaucoup de bien. » Un autre mot d'ordre à la maison : personne ne questionne Marwen sur l'épreuve qu'il vient de passer. On attend qu'il en parle tout seul. Depuis environ quinze jours, l'entourage de Marwen s'est tacitement entendu pour ne pas le contredire ou l'énerver. Au contraire. Sa sœur ne lui vole plus de stylos dans son sac, son petit frère ne ronchonne plus le matin parce que Marwen a passé la nuit à ronfler et le benjamin ne le dispute plus sur le choix des programmes à regarder à la télévision. La maman supervise tout ça d'une main de maître, en silence. « Son père a entendu dire que la consommation de poisson était excellente pour la mémoire. Alors, poisson presque tous les jours », avoue-t-elle. Les meilleurs morceaux lui sont réservés sans que cela crée d'esclandre dans la famille. Tout le monde a compris et tout le monde participe. Marwen, lui, n'a rien remarqué, trop absorbé par ses études. De toute façon, il ne touche pas à son assiette. Des projets pour les vacances ? Il n'en a déjà pas pour l'année prochaine. Sa vie semble suspendue. Dans l'attente d'une réponse positive pour son baccalauréat. Et Sésame ouvre toi...
Les révisions à deux
La chaleur est écrasante à Blida. « De toute façon, on a toujours passé nos examens sous une chaleur étouffante », confie Samia. Arrivé à la maison, le deuxième jour du bac, on n'a qu'une envie, retirer foulard et chaussures. Une petite toilette dans la salle de bains pour se rafraîchir, mais également pour faire sa prière. Une prière qui finalement attendra, car Samia a beaucoup de choses à raconter à sa mère sur les épreuves du bac, les tentatives de tricherie de certains et le doute sur les prochaines épreuves. En prenant un café au lait avec quelques biscuits qu'elle picore, Samia est à nouveau pleine d'énergie. « Me raconter sa journée, ça lui permet de dégager un peu. Et moi de la cadrer à nouveau et de la stimuler pour ce qui lui reste à passer », explique la maman de Samia. Sa sœur aînée, qui suit actuellement d'une oreille distraite les récits de sa sœur, lui donne quelques conseils. Elle a eu son bac voilà deux ans et suit actuellement des cours de médecine à la faculté. « Ca ne sert à rien de te coucher à des heures impossibles. Il faut bien dormir et bien manger. Le bac, ça se travaille toute l'année », conseille-t-elle. Samia n'en a que fi des conseils de sa grande sœur. Elle continue à se bourrer le crâne jusqu'à deux heures du matin et à se réveiller fatiguée. Elle est en filière littéraire et aspire à être interprète. Elle continue à converser à table avec sa mère tandis que la sonnette de la porte d'entrée retentit. C'est la petite voisine de l'âge de Samia qui est venue, comme chaque soir depuis quinze jours, pour réviser. « Elles s'interrogent et travaillent ensemble. C'est plus stimulant », explique la maman de Samia qui a préparé un plateau « révision » avec barres de chocolat, café au lait et gâteaux pour les jeunes étudiantes. Elles vont réviser ensemble jusque que vers 20h lorsque la petite voisine rentrera chez elle. Samia reprendra ses ablutions pour prier et grignoter un peu. Lorsque la famille sera couchée, Samia sera encore devant sa table dans le salon à réviser. Vers une heure du matin, elle décide de se coucher, mais reprendra son tapis de prière et ajoutera deux « rakhat » surérogatoires. Une petite aide du Seigneur est toujours la bienvenue.


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